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Ondes Urbaines

Environnement

Focus sur… la transition écologique dans les Villes de France : Trois questions à Caroline Cayeux



La transition écologique fut au cœur des campagnes municipales et va faire l’objet de nouveaux projets dans les villes de taille moyenne et leurs intercommunalités. Le plan de relance crédite 30 milliards d’euros pour la transition écologique dont de nombreux crédits pour les territoires comme les 1,3 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics des collectivités. Les futurs contrats de relance et de transition écologique (CRTE) porteront l’appui de l’État aux projets de territoire. Ondes urbaines, newsletter de l’association Villes de France, revient sur les enjeux de transition écologique portés par les maires de villes moyennes et les présidents d’intercommunalités.

Trois questions à Madame Caroline Cayeux, maire de Beauvais, présidente de l’agglomération du Beauvaisis, présidente de Villes de France, présidente de l’ANCT

Quels sont selon vous les enjeux majeurs de la transition écologique dans les villes moyennes et leurs intercommunalités ?
Au regard du processus de réchauffement climatique, l’un des enjeux majeurs est d’apporter une contribution efficace, à l’échelle du territoire, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela passe, bien entendu, par la mise en œuvre d’un vaste chantier d’amélioration de l’isolation de l’habitat – qu’il soit collectif ou individuel.
Nous œuvrons également pour le développement des circulations dites douces, moins émettrices de CO2 : plus aucun des bus du réseau urbain ne roule au diesel, nous avons privilégié le gaz et l’électrique ; nous avons également lancé une Charte pour le retour du vélo en ville, dans le prolongement de l’adoption de la loi d’orientation des mobilités (LOM) adoptée il y a un peu plus d’un an.
Nous venons d’ailleurs d’approuver la version définitive de notre Plan Climat Air Énergie Territorial. Il comprend 24 axes stratégiques, 36 actions et 112 mesures, qui seront mises en œuvre au cours du mandat 2020 – 2026.
La trajectoire que nous nous sommes fixés est claire. Elle tient en 4 chiffres :
 - une réduction de 24% des émissions de gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques sur le territoire,
 - une réduction de 17% des consommations énergétiques,
 - une augmentation de la production locale d’énergies renouvelables de 60 %,
 - et, enfin, une augmentation de la séquestration du carbone de 57 %.

Pouvez-vous présenter une initiative de votre collectivité que vous souhaiteriez partager ?
En complément du PCAET, qui fixe principalement des objectifs en matière d’énergie, nous avons souhaité signer avec l’État un Contrat de Transition Écologique (CTE). Notre projet, signé en janvier 2020 en présence d’Emmanuelle Wargon, est baptisé : « Le Beauvaisis, territoire de transition agricole et alimentaire ». Comme l’a demandé Jean Castex en novembre, ce CTE va se transformer en CRTE (contrat de relance et de transition écologique) au cours de l’année 2021.
À travers lui, nous souhaitons apporter notre contribution à la transition écologique voulue et encouragée par le gouvernement. Ce contrat nous offre surtout une formidable occasion de parier sur l’écologie comme moteur de notre économie. Alors que l’agriculture est au cœur de l’identité de notre territoire, qu’elle constitue une partie de sa richesse et de sa vitalité, nous faisons le pari d’une évolution progressive vers la production bio et la vente en circuit court.
Pour atteindre ces objectifs, nous allons nous travailler suivant 4 axes :
 - Développer et structurer les filières alimentaires de proximité ;
 - Accompagner la transition des différents systèmes agricoles du territoire vers des pratiques agro-écologiques ;
 - Sensibiliser et accompagner les habitants vers une alimentation de qualité, locale et durable ;
 - Lutter contre le gaspillage, réduire et valoriser les biodéchets du territoire.

En tant qu’élu local, quelles sont vos attentes vis-à-vis des institutions pour faciliter la transition écologique dans les territoires ?
À travers le CTE, nous bénéficions d’ores et déjà d’un appui financier de l’État. Ce soutien est important car il facilite la mise en œuvre des actions inscrites dans ce contrat.
Cependant, nous avons aussi besoin d’avoir un soutien politique fort : l’État doit, à mon sens, à la fois montrer l’exemple partout où cela lui est possible mais, surtout, inciter au changement et le faciliter.
La situation dans laquelle nous nous trouvons, le dérèglement climatique et ses conséquences sur notre environnement et notre quotidien sont incontestables. Nous devons agir de façon efficace et sans tarder. La loi, les textes règlementaires et les incitations financières sont trois leviers efficaces. Il faut aussi donner aux élus locaux les moyens d’agir, notamment en renforçant le couple préfet – maire et le circuit court décisionnel. J’ai en effet la conviction que, proches du terrain, nous sommes les mieux à même de mettre en œuvre les changements nécessaires à la préservation de notre planète.

 


Dans cette perspective, les Contrats de relance et de transition écologique (CRTE), qui traduisent l’ambition d’instaurer une nouvelle relation de travail entre l’État, les collectivités territoriales et l’ensemble des acteurs locaux (entreprises, associations, habitants…), sont une chance à saisir pour nos territoires.
À travers eux, le Gouvernement exprime une triple ambition : favoriser la transition écologique, soutenir le développement économique et renforcer la cohésion territoriale. Au regard des conséquences de la crise épidémique que nous traversons, les CRTE sont des outils d’accompagnement indispensables à la mise en œuvre d’un projet local de relance et de transition écologique efficace à court, moyen et long terme.

n°283

07 Jan 2021




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