Le Conseil des collectivités territoriales pour le développement culturel (CCTDC), qui rassemble les associations d’élus locaux et le ministère de la Culture et de la Communication, s’est réuni en séance plénière le mardi 31 janvier. Caroline Cayeux, Sénatrice-maire de Beauvais, présidente déléguée de la FVM, y représentait les villes moyennes.

Un État partenaire des collectivités
En introduction de la rencontre, le Ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, s’est félicité du dialogue instauré entre l’État et les collectivités locales, et a appelé de ses vœux une relation plus étroite encore entre le ministère et les élus. Conscient de la redistribution du jeu d’acteurs actuellement à l’œuvre dans la sphère culturelle, le ministre a rappelé que l’État n’en restait pas moins un acteur au rôle «fondamental, impartial et constant». Il a donc proposé, en ce sens, que le Conseil (CCTDC) se réunisse désormais en plénière tous les trois mois, et non plus de façon semestrielle, comme jusqu’à présent. Cette proposition a été acceptée par l’ensemble des collectivités représentées qui n’ont toutefois pas manqué de rappeler que cet engagement de l’État devait aller de pair avec une confiance dans les collectivités et une reconnaissance de leur rôle incontournable dans la mise en œuvre des actions culturelles. Pour Philippe Laurent, président de la FNCC et maire de Sceaux, l’État doit considérer les collectivités comme de «loyaux partenaires».

Perspectives 2012
Revenant sur le bilan de l’année écoulée, les plans en cours (plan Musées, plan Outre-Mer, plan Lecture...), les suites à donner aux différents rapports ( Rapport Bouët, Rapport Morin-Dessailly...), le ministère a annoncé les priorités de l’année 2012. La politique linguistique dans les territoires, les musiques actuelles, les festivals, l’économie de la culture, le patrimoine et notamment l’archéologie préventive et la filière muséale, et enfin les contrats de plan Etat - Région feront donc l’objet d’une attention toute particulière cette année.

L’avenir des librairies indépendantes
Face à des librairies déjà fragilisées, les collectivités se sont inquiétées de l’impact du relèvement de la TVA sur le livre, décidée dans le cadre du nouveau plan de rigueur, Fillon II.
Cette hausse de la TVA de 5,5% à 7%, dont l’entrée en vigueur a été reportée de trois mois par les parlementaires (application au 1er avril 2012), risque de peser lourdement sur l’industrie du livre et menace directement les librairies indépendantes, pourtant considérées comme un «socle du lien social et associatif dans les villes moyennes».
Considérant que la préservation des librairies est une priorité, la Sénatrice-maire de Beauvais, présidente déléguée de la FVM, Caroline Cayeux, s’est fait le porte-parole des villes moyennes, rappelant au ministre son inquiétude sur le sort de ces «commerces de détail au rôle déterminant, mais aux marges déjà faibles et qui subissent de plein fouet la concurrence de la grande distribution et l’essor du numérique».
Pleinement conscient de cette menace, le ministre Frédéric Mitterrand s’est montré préoccupé, et a annoncé que la mission sur «l’avenir des librairies», lancée le 11 janvier dernier, devrait rendre ses conclusions dès la fin du mois de février, pour des mesures rapides. Cette mission examinera les questions de l’accès au  financement de ces commerces, l'amélioration de leurs marges, l'allocation la plus efficace des aides publiques, les conditions d’un maintien d’un réseau de libraires dense et diversifié ainsi que les facteurs de réussite des libraires face au développement des nouveaux modes de distribution.