ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°599 -

Le ministère publie l’état des lieux


Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de publier la 5e édition de « L’état de l’enseignement supérieur et de la recherche » qui dresse un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu’il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international. Cette nouvelle édition comporte également de nouvelles rubriques, en matière d’apprentissage, de santé et de conditions de vie des étudiants, de financement de la recherche ou de recherche dans les organismes publics.

Avec 1,4% du PIB consacré à l’enseignement supérieur, la France atteint la 16e place des pays de l’OCDE

En 2010, la collectivité nationale (État, collectivités territoriales, autres administrations publiques, ménages et entreprises) a consacré 27,2 Mds € à l’enseignement supérieur (26,3 Mds € en 2009). La dépense moyenne par étudiant s’élève à 11.430 € soit un montant proche de celui d’un élève de lycée général ou technique (11.600 €). La dépense (dont plus des deux tiers concernent le personnel) est sensiblement différente selon les filières de formation : il varie de 10.180 € en moyenne par an pour un étudiant d’université publique jusqu’à 15.240 € pour un élève de classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

À la rentrée 2010, le nombre d’étudiants aidés progresse encore (+5%) : un peu plus de 665 000 étudiants ont bénéficié d’une aide financière directe. Au total, l’aide financière et sociale en leur faveur atteint 5,5 milliards d’euros.

En consacrant 1,4% de son PIB à l’enseignement supérieur, la France se situe un dixième de point au-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (1,5%) et se positionne à la 16e place (13e place l’année précédente), loin derrière les États-Unis (2,7%), la Corée du Sud (2,6%) et le Canada (2,5%).

55% des jeunes d’une génération accèdent à l’enseignement supérieur

À la session 2010, le taux de réussite au baccalauréat est en léger retrait par rapport à 2009 : 85,6% contre 86,2%, soit 532 000 diplômés. La part d’une génération ayant le bac atteint 65,5%. Selon les résultats provisoires de la session 2011 du baccalauréat, le taux de réussite resterait identique à 2010.

La quasi-totalité des bacheliers généraux et 78% des bacheliers technologiques se sont inscrits, à la rentrée 2010, dans l’enseignement supérieur. Ce taux a nettement progressé pour les bacheliers professionnels (27% en 2010 contre 17% en 2000). Au total 80% des bacheliers 2010 se sont inscrits immédiatement dans l’enseignement supérieur. S’y ajoute une proportion significative de bacheliers, notamment professionnels, qui suivent des études supérieures par la voie de l’alternance.

On estime que 55% environ des jeunes d’une génération accèdent à l’enseignement supérieur, immédiatement après leur baccalauréat ou un an après. Les bacheliers généraux se dirigent massivement vers les formations générales de l’université bien qu’elles les attirent moins qu’il y a dix ans. Viennent ensuite les formations professionnelles courtes (IUT, STS) et les CPGE.

À la rentrée 2010, les effectifs de l’enseignement supérieur augmentent légèrement (+0,2%) pour atteindre 2.318.000 étudiants. L’enseignement supérieur français reste attractif auprès des étudiants étrangers (+2,3% entre 2009 et 2010 ; +4,8% entre 2008 et 2009) qui constituent 12% des inscrits. Ils s’inscrivent davantage à l’université que les étudiants français et sont proportionnellement plus nombreux dans les cursus Master et Doctorat.

À l’université, entre 2004 et 2010, la hausse des effectifs est particulièrement soutenue dans les formations de Santé (+22%) et en Droit (+15%) ; par contre les effectifs ont diminué en Sciences, STAPS (-3%) et en Lettres, Sciences humaines et sociales (-9%).

La formation par l’apprentissage s’est fortement développée dans le supérieur : le nombre d’apprentis a progressé de 46% entre 2005 et 2009 pour atteindre 4% des effectifs de l’enseignement supérieur. Près d’un apprenti sur deux prépare un BTS et un sur dix un diplôme d’ingénieur ou une licence.

Au total, en 2009, on estime que 46,4% des jeunes d’une classe d’âge sont titulaires d’au moins un diplôme de l’enseignement supérieur. À l’inverse, 18% des bacheliers entrés dans le supérieur en sortent sans diplôme, soit environ 63.000 jeunes par an.

Des inégalités sociales persistantes

Sur la période 2008-2010, 65% des enfants de cadres ou de professions intermédiaires sont diplômés du supérieur contre 30% des enfants d’ouvriers ou d’employés.

Si les diplômes technologiques courts, tels que les BTS et DUT, sont peu sélectifs socialement, l’université et les grandes écoles le sont beaucoup plus : 27% des enfants de cadres sortent diplômés d’une grande école ou de l’université (bac +5 ou plus) contre 7% des enfants d’ouvriers.
 

 

Plus de la moitié des étudiants sont des femmes (55,5%). Largement majoritaires dans les filières universitaires de Lettres ou de Sciences humaines (70%) et dans les formations paramédicales ou sociales (80%), les femmes sont minoritaires dans les formations les plus sélectives (CPGE, IUT), dans l’apprentissage et, surtout, dans les filières à caractère scientifique : elles ne représentent qu’un peu plus d’un quart (26,5%) des effectifs dans les écoles d’ingénieurs.

Insertion et parcours professionnel

Près de 11% des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2007 sont au chômage en 2010. C’est plus que leurs homologues sortis en 2004 (8%), mais moins que les sortants de l’enseignement secondaire dont le taux de chômage est passé de 21% à 27%.

Malgré la crise, certaines filières ont des taux de chômage particulièrement bas : moins de 7% dans la filière industrielle au niveau Licence professionnelle ou BTS ; 1% dans la filière Santé, au niveau Doctorat comme bac +2.

La part des emplois de niveau cadre ou profession intermédiaire progresse avec le nombre d’années d’études supérieures. Mais à niveau de sortie égal, en termes d’insertion comme de stabilité dans l’emploi ou de salaires, l’avantage va nettement aux filières professionnalisantes : IUT, Licence professionnelle, DESS et Master pro, écoles de commerce ou d’ingénieurs, Médecine ou Pharmacie.

Les disparités sont également sensibles en fonction du domaine d’études. Au niveau Master, ce sont les diplômés en Droit, Économie, Gestion et en Technologies, Sciences, Santé – notamment Informatique – qui s’insèrent le mieux sur le marché du travail, ont le plus fort taux d’emplois stables et d’emplois de niveau cadre.

Depuis 2000 la formation par la recherche s’effectue au sein d’écoles doctorales avec une préparation de thèse d’une durée en principe de trois ans ; le nombre de doctorants s’accroît de 8% entre les rentrées 2000 et 2010 tandis que le nombre de délivrances du diplôme de docteur augmente de 49% entre les rentrées 2000 et 2010 ; la majorité des doctorats (60%) se classe dans le domaine des Sciences.

Recherche et développement

La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) en France s’est élevée en 2009 à 42,7 milliards d’euros, soit une multiplication par deux depuis 1981 (en prix constants) et représente 2,26% du PIB. La France se situe à la 5eplace des pays de l’OCDE derrière la Corée du Sud (3,36%), le Japon (3,33%), les États-Unis (2,79%) et l’Allemagne (2,78%) et devant le Royaume-Uni (1,85%). En 2010, la DIRD atteindrait 43,7 milliards d’euros (2,26% du PIB).

L’effort de recherche est surtout le fait des entreprises qui, en 2009, exécutent 62% des travaux de R&D réalisés sur le territoire national et financent 55% de ces travaux.

La DIRD des entreprises est de 26,3 milliards d’euros en 2009 et se concentre à plus de 50% sur cinq branches de recherche : automobile, pharmacie, aéronautique, chimie et activités informatiques. Par ailleurs, les entreprises ont consacré une part non négligeable de leur DIRD à des domaines transversaux comme le développement de logiciels ou de nouveaux matériaux, les nanotechnologies, la biotechnologie et l’environnement.

La DIRD du secteur public s’élève à 16,3 milliards d’euros en 2009 et est effectuée essentiellement par les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur.

En 2009, 8% des travaux de R&D que les entreprises exécutent en interne sont financés par des ressources publiques.

En 2009, la part de la France dans la production mondiale de publications scientifiques est de 4,1% et sa part de citation à deux ans est de 4,3%. Ces deux taux diminuent depuis 1999, notamment du fait de l’arrivée de nouveaux pays sur la scène scientifique internationale comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. La France se classe ainsi au 6e rang mondial en part de publications scientifiques.

En 2009, pour les brevets, la France se classe au 4e rang mondial dans le système européen (6,3% des demandes enregistrées) et au 8e rang mondial dans le système américain (2 % des brevets délivrés). Elle est notamment spécialisée en Transports, Nanotechnologies et microstructures, Chimie organique fine, moteurs, pompes et turbines, BTP, Pharmacie, Matériaux et métallurgie. Dans les deux systèmes, la part mondiale de la France diminue depuis 2004.

Pour en savoir plus :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid59111/l-etat-de-l-enseignement-superieur-et-de-la-recherche-n-5-decembre-2011.html

n°599

11 Avril 2012

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