Bernadette Malgorn, présidente du conseil d’orientation de l’ONZUS (Observatoire national des zones urbaines sensibles) a remis le 2 novembre dernier au ministre de la Ville, Maurice Leroy, son rapport annuel, qui vise à proposer une analyse chiffrée de l’évolution des écarts de développement entre les territoires en matière d’emploi, de santé, d’éducation, d’habitat, ou de sécurité. Aujourd’hui, ce sont au total plus de 8 millions de français qui vivent dans un quartier éligible à la politique de la ville (dont plus de 4 millions dans un zonage classé « zone urbaine sensible - Zus »). Nous présentons ici les principales données chiffrées tirées du rapport.
Evolution démographique
Selon les dernières données disponibles, 4,4 millions de personnes vivent en Zus, soit 7 % de la population française. La population des Zus métropolitaines a ainsi diminué de 2,3 % entre 1999 et 2006, soit - 0,3 % en moyenne par an. Les caractéristiques des habitants des Zus ont peu évolué depuis 1999. Ils sont plus jeunes que dans les unités urbaines environnantes : près d’un habitant sur trois a moins de 20 ans contre près d’un sur quatre dans leurs agglomérations. La proportion d’étrangers y est plus élevée : 17,5 % des habitants de Zus sont étrangers (contre 8,2 % dans leurs agglomérations), dont près de la moitié originaires des pays du Maghreb, et 10,2 % sont Français par acquisition. Un quart des familles sont monoparentales, contre une sur six dans les unités urbaines abritant ces quartiers.
Qualification et chômage
En 2010, le taux de chômage dans les Zus, progresse de 2,3 points par rapport à 2009 et atteint 20,9 %. Plus d’un actif de 15 à 59 ans sur cinq est ainsi au chômage en 2010, soit le niveau le plus élevé depuis 2003. L’écart avec les unités urbaines environnantes (+ 10,6 points) est également le plus élevé depuis 2003. Les Zus présentent un déficit persistant de formation et d’activité. La moitié des habitants ne dispose d’aucun diplôme supérieur au brevet des collèges. Le taux d’activité des 15-64 ans (66 %) est inférieur de cinq points à celui observé dans les unités urbaines englobantes (71 %).
Pauvretés
Les habitants se caractérisent par une plus grande pauvreté. En 2009, la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (954 euro mensuels) y est de 32,4 %, un taux 2,7 fois plus élevé que celui de leurs agglomérations. En Zus, en 2010, la CMUC bénéficie à un assuré (ou ayant droit) sur cinq, soit 2,4 fois plus que dans les unités urbaines abritant ces Zus. Parmi les allocataires des Caf résidant en Zus en 2010, 30 % bénéficient du RSA et 74 % perçoivent une aide au logement (contre 19 % et 61 % respectivement de ceux résidant dans les agglomérations abritant des Zus). Pour 22 % d’entre eux, les ressources sont constituées intégralement de prestations versées par les Caf. La pauvreté touche aussi particulièrement les jeunes dans ces quartiers : en 2010, un tiers des moins de 18 ans y est couvert par la CMUC, contre un sur six dans leurs unités urbaines environnantes.
Les Zus en villes moyennes
En complément de ces chiffres du rapport de l’ONZUS, l’observatoire des finances de la FMVM montre que 104 Zones urbaines sensibles sont en villes moyennes (soit entre 20 000 à 100 000 habitants), et un quart des Zones Franches Urbaines (ZFU) est situé en villes moyennes. Ces 25 ZFU (sur la centaine au niveau nationale) touchent 280 000 personnes. La dotation de solidarité urbaine (DSU) représente près de 300 millions d’euros au niveau des villes moyennes (20 000 à 100 000 habitants) sur un total de 1,3 milliard d’euros (soit 25 % du total).
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