ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°499 -

L'innovation pour tous !


L’innovation est plus que jamais à l’ordre du jour. Gage de création de richesses, on attend beaucoup de l'innovation, et notamment qu’elle atténue, voire résolve, les difficultés socio-économiques actuelles. Le 12 juillet 1999, la France s’est dotée d’une loi « Innovation et Recherche » qui a permis un progrès important dans les relations entre la recherche publique et le monde de l’entreprise. Pour autant, la pénétration de la recherche académique dans l’industrie reste en retard dans notre pays par rapport aux autres pays européens et américains, de sorte que l’on doit s’interroger sur les avancées que la loi a permises, les freins qui persistent et les améliorations qu’il convient d’y apporter.
Le rapport remis au début de ce mois de février à Valérie Pécresse par le groupe de travail de l'Académie des sciences dresse le bilan de la loi de juillet 1999. Six groupes de propositions sont dégagés afin, d’une part, de renforcer les liens de coopération entre le monde académique et le monde industriel et, d’autre part, pour favoriser le transfert de l’innovation académique vers l’industrie.
L’Académie des sciences déplore la persistance d'obstacles culturels au détriment de l'innovation. Les chercheurs de notre pays sont traditionnellement enclins à privilégier les activités académiques. En témoigne le plus grand crédit porté aux publications scientifiques qu’à la prise de brevets, à la stabilité institutionnelle qu’à la mobilité, au statut public plus que privé. Parallèlement, les entreprises doivent prêter une meilleure attention aux contributions que peuvent leur apporter les chercheurs et doctorants des établissements publics de recher-che. Et le rapport de l'Académie des sciences de souligner que « les causes du retard pris par la France dans la valorisation industrielle de la recher-che publique sont l’insuffisante implication dans la recherche appliquée des universitaires et des élèves des grandes écoles scientifiques et techniques, ainsi que l’insuffisante interpénétration du monde industriel et des chercheurs des institutions publiques ».
Les croyances ont la vie dure et nombreux sont ceux qui pensent encore que la taille fait l'innovation. Pourquoi, interrogeait récemment le directeur général de l'Essec, 5 ou 6 sociétés de valorisation territoriale se partageraient-elles 1 milliard d'euros, soit 200 millions de capital par société, dans le cadre du grand emprunt ? Pourquoi, questionnait-il, et sauf dans des technologies à très haute intensité capitalistique, 5 fois 200 millions serait-il plus efficace que 20 fois 50 millions, voire 50 fois 20 millions ? Combien de lieux, s'alarmait-il enfin, dont les opportunités seront perdues ?
Plus que jamais l'ouverture d'esprit doit être de mise ! N'oublions pas que l'innovation prend souvent naissance dans des écosystèmes localisés qui rassemblent cerveaux, entrepreneurs et conditions agréables de vie.   

n°499

24 Fév 2010

2






Partager sur :



Directeur de la publication
Président : Gil Avérous

Directeur de la publication
Jean-François Debat

Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban, Anaëlle Chouillard

Secrétariat
Anissa Ghaidi