Saluant le choix du thème des 5èmes Rendez-vous de l’intelligence locale du 11 décembre 2013 consacrés aux circuits-courts, le Délégué interministériel à l’aménagement du Territoire et à l’attractivité régionale, Eric Delzant, intervenant en clôture de cet événement, s’est dit convaincu que « les villes moyennes jouent un rôle essentiel dans l’armature urbaine française. On a trop souvent pensé que la Datar avait une vision soit trop métropolitaine soit trop rurale ; je vous assure qu’elle n’oublie pas les territoires intermédiaires. Je crois au contraire que la ville moyenne et son agglomération est plus qu’une simple strate parce qu’elle assure un équilibre et elle joue donc un rôle tout à fait stratégique dans un contexte de mobilité, d’inversion des flux migratoires vers les espaces ruraux et péri-urbains. Il est donc tout à fait important que les villes moyennes soient effectivement reconnues comme un territoire jouant un rôle essentiel dans le fonctionnement de notre pays ».
Pour Eric Delzant, le lien entre le développement économique local et l’attractivité du territoire est central car « la mise en capacité des territoires doit permettre à tous les territoires de se développer. » En ce sens, la politique publique est importante car toutes les potentialités doivent pouvoir se révéler et être soutenues.
Dans le cadre du projet d’affirmation des métropoles en tant qu’institution, a poursuivi le Datar,  - ce  phénomène de métropolisation est d’ores et déjà une évidence dans notre pays – et le débat sur le renouveau du rural, il y a une place pour la reconnaissance des territoires intermédiaires et pour la coopération entre les territoires. Faisant référence aux pôles territoriaux d’équilibre, que prévoit de créer la loi de modernisation de l'action publique et d'affirmation des métropoles, ainsi qu’aux pôles métropolitains, il a vanté les mérites de la complémentarité entre les territoires, créant de véritables espaces de coopérations. « Nous ne devons pas opposer les territoires entre eux », s’est-il insurgé. Selon lui une politique d’égalité des territoires doit rechercher les complémentarités plutôt que les oppositions.
Les villes moyennes ont cette capacité à créer leurs propres systèmes innovants locaux basés sur l’optimisation de leurs ressources locales dynamisés par l’articulation des différentes échelles territoriales. Il faut être vigilant à ne pas privilégier naturellement les territoires déjà très dynamiques. Par exemple, aujourd’hui, l’Ile-de-France et Rhône-Alpes concentrent l’essentiel des investissements internationaux. Il n’y a pas de fatalité à cela.
Revenant au Manifeste  « Quand les territoires s’approprient leur économie », Eric Delzant a dit se retrouver complètement dans les trois grandes priorités énoncées par le président de la FVM, Christian Pierret, à savoir : l’intelligence territoriale, l’innovation et la diversité des modèles et le changement de gouvernance locale.
Abordant enfin, le futur Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), qui sera créé au début de l’année 2014 de la fusion de la Datar, du secrétariat général du comité interministériel des villes (SGCIV) et de l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSé), Eric Delzant a souhaité que la Fédération des Villes Moyennes soit appelée à siéger au sein du Conseil consultatif de l’égalité des territoires.
L’enjeu pour ce CGET sera de ne plus voir les territoires d’en haut, mais de leur faire confiance, de rechercher du partenariat dans un esprit de co-construction des politiques publiques, a t-il conclu.