ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°34 -

Très haut débit : objectif 2022


La conférence-débat organisée par la COFHUAT qui s’est tenue jeudi 19 avril dernier dans les locaux de la Caisse des dépôts et consignations a été l’occasion de faire un bilan d’étape du Plan France Très Haut Débit. Ce plan, piloté par la Mission Très Haut Débit en lien avec les services de l’Etat, les collectivités et les opérateurs, vise à équiper 100 % du territoire national en infrastructures numériques très haut débit d’ici 2022, pour un investissement de près de 20 milliards d’euros.
Priorité à la fibre optique
Le déploiement de réseaux mutualisés en fibre optique constitue le cœur du Plan. A l’inverse du cuivre qui équipe les réseaux actuels, la fibre permet de transporter des données sans atténuation du signal, et jusqu’à cent fois plus rapidement. Dans une économie toujours plus intégrée et dématérialisée, le déploiement de la fibre favorise la réduction de la fracture numérique et renforce considérablement la compétitivité, l’attractivité et l’offre de services des territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux. Mais si la fibre constitue le cœur du plan de déploiement, des solutions complémentaires telles que le satellite sont envisagées afin d’équiper les zones isolées qui ne peuvent difficilement être câblées.
Une mobilisation indispensable des collectivités
La mise en œuvre du plan s’effectue selon deux cas de figures distincts. Les « zones conventionnées » d’une part, généralement situées en zones urbaines, dans lesquelles les opérateurs privés déploient la fibre jusqu’aux abonnés dans le cadre de conventions signées avec l’Etat et les collectivités concernées. Ce sont des réseaux privés ouverts et mutualisés entre tous les opérateurs. Les élus locaux peuvent ainsi définir directement avec eux les priorités dans le câblage de ces territoires, qui représentent 57 % de la population et 6 à 7 milliards d’euros d’investissement. D’autre part, des « zones non conventionnées » – 43 % de la population pour 13 à 14 milliards d’euros d’investissements – dans lesquels ce sont les collectivités qui déploient directement des Réseaux d’Initiative Publique, ouverts à tous les opérateurs. L’Etat y investira a terme 3,3 milliards d’euros tout en accompagnant techniquement les collectivités.
Une feuille de route pour l’avenir
Au delà du renforcement des synergies entre les l’Etat, les opérateurs et les collectivités, plusieurs défis restent à relever. Tout d’abord, au regard du temps de déploiement de la fibre, il s’agit d’identifier et de limiter d’éventuelles fractures numériques qui pourraient se dessiner entre les territoires déjà câblés, plus attractifs, et ceux restant à équiper, notamment les zones rurales. Une stratégie efficiente dans la définition des calendriers locaux de déploiement des réseaux ainsi que de leur interopérabilité avec ceux déjà existant est donc cruciale.

 

La réduction de la fracture numérique passe aussi par une harmonisation nécessaire des tarifs d’accès au très haut débit au niveau national, dont le modèle économique reste à trouver. Enfin, il apparaît que certains plans d’adressage des foyers devant être recensés auprès des opérateurs ne sont pas exploitables en l’état. Ils devront donc être affinés par les communes afin de constituer une base fiable pour garantir l’accès au haut débit à chacun.

n°34

25 Mars 2015

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