ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°425 -

Le recul du trait de côte en France, un phénomène qui s'accélère



Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) a publié en décembre 2023 un rapport alarmant sur le recul du trait de côte en France. Ce document, intitulé "Évaluation des enjeux exposés au recul du trait de côte à court, moyen et long terme", dresse un état des lieux préoccupant et annonce des scénarios pour le futur.
Le rapport du Cerema révèle que 20% du trait de côte métropolitain, soit environ 900 km, est actuellement en recul. Ce phénomène, qui touche toutes les régions côtières françaises, s'est accéléré ces dernières années en raison du changement climatique.
Le recul du trait de côte a des conséquences majeures sur les territoires et les populations qui y vivent. Le rapport estime que 50 000 logements pourraient être menacés d'ici 2100, pour une valeur totale de 8 milliards d'euros. D'autres infrastructures, comme des routes, des digues et des ports, sont également exposées.
Le Cerema, dans son rapport, propose trois scénarios pour le futur, en fonction de l'évolution du changement climatique et des mesures d'adaptation qui seront mises en place.
 - Scénario 1, « Basse adaptation » : prévision d’une augmentation de la température moyenne de +2°C d'ici 2100 et une absence de mesures d'adaptation. Dans ce cas, le trait de côte pourrait reculer de 10 à 60 mètres en moyenne.
 - Scénario 2, « Adaptation moyenne » : prévision d’une augmentation de la température moyenne de +2°C d'ici 2100 et la mise en place de mesures d'adaptation « moyennes ». Dans ce cas, le recul du trait de côte pourrait être limité à 5 à 30 mètres en moyenne.
 - Scénario 3, « Haute adaptation » : prévision d’une augmentation de la température moyenne de +1,5°C d'ici 2100 et la mise en place de mesures d'adaptation « ambitieuses ». Dans ce cas, le recul du trait de côte pourrait être limité à 2 à 10 mètres en moyenne.
Voici une liste non exhaustive de mesures pour lutter contre ce phénomène :
Mesures de prévention :
 - Cartographie des zones à risque : identifier les zones vulnérables au recul du trait de côte à court, moyen et long terme.
 - Réglementation de l'urbanisme : limiter les constructions nouvelles dans les zones exposées et favoriser la relocalisation des constructions existantes.
 - Protection des dunes et des zones humides : ces zones naturelles contribuent à freiner l'érosion côtière.
 - Restauration des habitats naturels : reforestation des zones côtières, plantation d'herbes marines, …
Mesures d’adaptation :
 - Construction d'ouvrages de protection : digues, épis, brise-lames, etc.
 - Rechargement des plages : apport de sable pour compenser l'érosion.
 - Mise en place de solutions « naturelles » : création de récifs artificiels, utilisation de biomatériaux, etc.
 - Adaptation des infrastructures existantes : rehaussement des routes, des digues, etc.
Mesures d’accompagnements des populations :
 - Information et sensibilisation : informer les habitants des risques liés au recul du trait de côte et des mesures d'adaptation possibles.
 - Aide à la relocalisation : accompagnement financier et technique des personnes dont les biens sont menacés.
 - Diversification des activités économiques : développer de nouvelles sources de revenus pour les populations dépendantes de la pêche ou du tourisme.
Ce rapport du Cerema est un véritable cri d'alarme. Il appelle à une prise de conscience urgente du phénomène d'érosion côtière et à la mise en place de mesures d'adaptation ambitieuses pour protéger les territoires et les populations menacées.

 

 

n°425

11 Avril 2024

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Directeur de la publication
Président : Gil Avérous, Maire de Châteauroux

Directeur délégué
Jean-François DEBAT, maire de Bourg-en-Bresse, président de la CA Bourg-en-Bresse Agglomération

Rédacteur en chef
Bastien Régnier

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban

Secrétariat
Anissa Ghaidi