La Fédération des Maires des Villes Moyennes (FMVM) a tenu le 15 novembre, à Paris, ses premiers « Rendez-vous de l’intelligence locale », sur le thème de la réindustrialisation. Christian Pierret, ancien ministre de l’Industrie, président de la FMVM, a souligné les chiffres dramatiques qui ont affecté ce secteur au cours des dix dernières années en France.
« La part représentative de l’industrie dans la constitution du PIB est passée de 25 % à 17 % aujourd’hui, alors qu’elle se situe à 35 % chez nos voisins outre-Rhin. Face à ce constat, nous ne voulons pas faire de la mondialisation une contrainte, nous voulons au contraire jouer le jeu de la mondialisation, et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer nos premiers Rendez-vous de l’intelligence locale au thème de l’industrie ».
Plusieurs grands témoins ont accepté l’invitation de la FMVM, comme Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Édith Cresson, ancien Premier ministre et ancien commissaire européen, et Louis Gallois, PDG d’EADS et président du think tank la « Fabrique de l’industrie ».
Le directeur général de la CDC a reconnu l’importance de « jouer la carte villes moyennes ». « Outre les problèmes de financement bancaire à court terme, il est prioritaire de maintenir le tissu des 750 entreprises de taille intermédiaire (ETI), que l’on retrouve systématiquement dans les arrondissements de ces territoires, et qui sont à la pointe de l’innovation ».
Pour Louis Gallois, PDG d’EADS, « il y a une urgence à prendre la mesure de la désindustrialisation de la France (…) et de même qu’il n’y a pas d’industrie sans usine, il n’y aura pas d’économie prospère sans industrie, celle-ci doit rester une priorité nationale ».
Lors de cette journée*, il a été mis en avant tout le rôle joué par les PME des villes moyennes dans l’économie, qui à l’inverse des grandes entreprises, créent encore de l’emploi et investissent plus dans la recherche. Parmi les grandes réformes à assurer pour sauver tous ses fleurons, et les sous-traitants qui en dépendent, la France doit s’engager dans des réformes structurelles (charges sociales, droit du travail, cadre réglementaire, économie de la connaissance…) et favoriser notamment la fiscalité et la transmission des PME et ETI.
À l’issue de la journée d’échanges et de débats, le président de la FMVM a présenté le Manifeste de la FMVM « Pour un rebond industriel français » (lire page suivante), qui décline les mesures stratégiques pour réindustrialiser la France. Christian Pierret a précisé que les prochains Rendez-vous de l’intelligence locale, qui auront lieu début 2012, seront consacrés à la crise de la dette et aux solutions bancaires pour le secteur local.
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