L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) avec l’appui d’Action logement, et en partenariat avec l’Ademe, France Tiers-lieux, le Puca et Villes de France, a lancé en mai 2022 une Fabrique Prospective sur le thème : « Télétravail et villes moyennes : quelles mutations ? ». L’objectif de cette Fabrique Prospective était d’identifier comment les villes moyennes pouvaient s’adapter à la pratique du télétravail et en tirer des opportunités dans trois domaines - l’immobilier, la mobilité, la vie locale – dans une perspective de transition écologique.

Pendant un an, cette Fabrique Prospective a accompagné six intercommunalités engagées dans le programme Action cœur de ville et dont la plupart des villes centres sont aujourd'hui membres de Villes de France :

• La communauté d’agglomération de l’Albigeois ;
• La communauté d’agglomération du pays de Fontainebleau ;
• La communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer ;
• La communauté d’agglomération du Grand Sénonais ;
• La communauté d’agglomération du Libournais ;
• Vitré communauté

Considéré comme un levier d’attractivité pour les villes moyennes, le télétravail permet d’attirer de nouveaux actifs, de nouveaux habitants ou de nouvelles entreprises. Il permet également aux entreprises situées en villes moyennes de gagner en attractivité lorsque celles-ci peinent à recruter, le télétravail étant devenu un argument majeur, en particulier vis-à-vis des cadres vivant en dehors du territoire. Enfin, les télétravailleurs constituent un potentiel de consommateurs locaux non négligeable pour l’économie locale et la redynamisation des villes moyennes. Néanmoins, les inégalités engendrées par le télétravail ne doivent pas être ignorées : seuls certains emplois sont télétravaillables, les conditions du télétravail dépendent de la qualité du logement et de l’accès au très haut débit, les télétravailleurs seraient davantage pénalisés dans leurs évolutions de carrières, etc.

Le travail mené par ces six intercommunalités s’est donc articulé autour de ces enjeux, chaque intercommunalité étant amenée à se projeter à long terme et à définir des actions à mener à court terme autour des trois axes de travail de la Fabrique Prospective :

• Les nouveaux besoins liés au travail à distance ;
• Les mobilités à l’heure du télétravail et de la transition écologique ;
• Les télétravailleurs au sein de la vie locale.

En conclusion du travail mené avec l’ensemble des participants, trois enjeux territoriaux spécifiques au télétravail dans les villes moyennes ont été dégagés par l’ensemble des élus, des agents référents des six agglomérations et des partenaires nationaux :

• La connaissance des profils des télétravailleurs et de leurs besoins ;
• La viabilité économique des lieux accueillant des télétravailleurs ;
• L’évolution des quartiers de gare en cohérence avec la réduction des trajets domicile- travail permise par la pratique du télétravail.

Pour répondre à ces enjeux, les participants ont co-construit trois outils utilisables par d’autres villes moyennes :

• Un guide d’entretien adaptable, pour mieux connaître l’ampleur et les caractéristiques du télétravail sur un territoire ;
• Une grille d’analyse des projets de lieux de télétravail pour bien cerner leur capacité de réponse aux besoins des télétravailleurs et leur modèle économique ;
• Un portrait-robot du quartier de gare de demain.

La publication finale de cette Fabrique Prospective détaille les enjeux identifiés par chaque intercommunalité pour son territoire ainsi que leurs pistes de travail à court terme. Par ailleurs, les trois outils co-construits par les participants de cette Fabrique Prospective sont également disponibles au sein de cette publication.