ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°634 -

Bilan démographique de l'Insee : la population augmente moins vite en 2012


L’Insee a communiqué la semaine passé plusieurs bilans démographiques provenant des résultats de ses dernières statistiques (www.insee.fr). Parmi les constats à retenir, celui d’une population qui continue à croître en 2012 mais de façon moindre que par le passé. En cause, une surmortalité précédée d’un nombre de décès moins élevés en 2011.
65,8 millions d’habitants
Au 1er janvier 2013, 65,8 millions de personnes résident en France, dont 63,7 millions en France métropolitaine et 1,9 million dans les départements d’outre-mer (hors Mayotte). La population résidant en France a ainsi augmenté de + 0,47 % entre le 1er janvier 2012 et le 1er janvier 2013, soit environ 300 000 personnes de plus. L’Insee relève qu’il s’agit de la plus faible croissance des dix dernières années.
En 2012, le solde naturel est parmi les plus bas de la décennie (+251 000) car les naissances stagnent et les décès sont plus nombreux. Par ailleurs, le solde migratoire est relativement faible (+54 000). Jusqu’en 2006, la conjugaison de soldes naturels élevés et de soldes migratoires atteignant 100 000 personnes permettait une croissance un peu plus importante.
Sur les trente dernières années, la population française a tout de mêmeprogressé de près de dix millions d’habitants (9,7), soit une augmentation de +17,3 %. Au 1er janvier 2012, la France concentre 13 % de la population de l’Union européenne. Depuis dix ans, la population a diminué de -0,7 % en Allemagne, tandis qu’elle s’est accrue de +6,5 % en France, de +12,1 % en Italie et de +12,5 % au Royaume-Uni.
Fécondité élevée et maternités plus tardives
En 2012, 822 000 bébés sont nés en France (hors Mayotte), dont 792 000 en métropole. C’est un petit peu moins que les quatre années précédentes, mais le niveau reste plus élevé qu’au début des années 2000.
D’après l’Insee, en 2012 par rapport aux années précédentes, le léger recul du nombre de naissances résulte d’un double effet : le nombre de femmes en âge de procréer diminue et leur fécondité est stable. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 2,01 enfants par femme, et se maintient à plus de 2 depuis 2008 après avoir largement progressé depuis 2002. Au sein de l’Union européenne, le taux de fécondité reste le plus élevé en Irlande (2,05 en 2011), la France arrivant en deuxième position (1,97 en 2011 au Royaume-Uni).
L’âge moyen des mères à l’accouchement augmente encore - quel que soit le rang de naissance de l’enfant - et atteint 30,1 ans en 2012, soit une hausse de 0,7 année en dix ans. L’âge moyen du premier enfant est plus faible d’environ deux ans.

 

Plus de décès en 2012
En 2012, 571 000 décès ont été enregistrés en France (hors Mayotte), dont 560 000 en France métropolitaine. Les générations nombreuses arrivent à des âges où les taux de mortalité sont peu à peu plus élevés. Cela contribue mécaniquement à augmenter le nombre de décès, mais l’Insee estime que cela ne suffit pas à expliquer l’augmentation de 2012. Les nombreux décès survenus font aussi écho à un niveau relativement peu élevé de décès en 2011.
Durant les quinze premiers jours de février 2012, la France connaissait aussi une vague de froid exceptionnelle, une épidémie de grippe qui a atteint son pic fin février et qui a continué début mars, et d’autres épidémies, respiratoires et de gastro-entérites, qui se sont développées lors de cette période. En plus d’effets directs sur la mortalité, ces épidémies ont pu entraîner une vulnérabilité de personnes déjà fragiles et ainsi prolonger la surmortalité les mois suivants.
Espérance de vie
En 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans). L’institut relève aussi que depuis 1994, l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes se réduit, passant de 8,2 à 6,4 années.
Depuis le début des années 2000, la progression de l’espérance de vie a été de 3 années pour les hommes contre 1,9 an pour les femmes. Cette réduction des écarts entre hommes et femmes s’observe dans presque toute l’Union européenne.
Au 1er janvier 2013, la France compte 17,5 % d’habitants âgés d’au moins 65 ans ; c’est 1,4 point de plus qu’en 2003. Près d’un habitant sur dix a au moins 75 ans. L’allongement de la durée de la vie et l’avancée en âge des générations du baby-boom sont les principaux facteurs de ce vieillissement.
Dans les pays de l’Union européenne, entre les 1ers janvier 2001 et 2011, la part des habitants de 65 ans ou plus a progressé de 1,7 point, contre 0,8 point en France. En France, sur cette période, grâce à une natalité importante, la part des habitants de moins de 15 ans n’a diminué que de 0,5 point contre 1,4 point dans l’Union européenne.

Nombre de décès par jour, selon le mois Evolution de l’espérance de vie

                                                                             

n°634

23 Jan 2013

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