ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°180 -

Favoriser toutes les formes et toutes les tailles de commerce


Trois angles avaient été retenus par Villes de France lors de son congrès pour débattre des avancées du programme Action cœur de ville. Outre le thème de l’habitat et du numérique, figurait celui du commerce.
En effet, nombre de centres de villes moyennes sont aujourd’hui en danger, avec une baisse de la population, un taux de vacance commerciale croissant et une paupérisation des centres. Rien n’est toutefois perdu et grâce à une politique d’ensemble, de nouvelles tendances peuvent se dessiner. Des populations plus dépendantes ou de jeunes actifs recherchent la sécurité et la proximité offerte par le centre-ville. L’enjeu est de construire un cadre de vie moderne pour toutes les populations qui aspirent à revenir dans les centres-villes.
Recentrer les activités commerciales
Gilbert Meyer, maire de Colmar, ouvre cette table ronde et livre quelques recettes pour avoir une bonne animation commerciale en centre-ville. Il estime qu’il ne doit pas y avoir de tabous, et que les élus ne doivent plus hésiter à reconcentrer les activités commerciales, selon l’importance des axes et des flux de circulation.
Il souligne que parmi les indicateurs à suivre, celui de la fréquentation touristique est particulièrement important (Colmar ayant vu ses touristes passer de 750 000 en 1995 à près de 3,5 millions en 2017). L’amélioration du niveau de satisfaction des visiteurs vis-à-vis de l’accueil physique, de la proximité numérique des commerces, et des hébergements, est également indispensable.
Pierre Bourdereau, directeur des relations extérieures du groupe Casino, souligne que la dévitalisation du commerce de centre-ville a des origines multiples, et que son groupe est vivement intéressé par les développements qui vont être apportés au programme national Action cœur de ville (ACV). La grande distribution n’est pas l’unique auteur des phénomènes de vacance commerciale. Il indique que les différentes enseignes du groupe se sont réunies en interne pour définir leur stratégie, dans le cadre d’un pacte d’associé, vis-à-vis du plan ACV.
Observer les rythmes de vie
Eric Chareyron, directeur prospective, groupe Keolis, insiste sur l’importance d’une mobilité fluide autour des commerces. Pour appréhender les phénomènes d’échanges commerciaux, il faut comprendre la mobilité en centre-ville, et surtout « réfléchir sur les rythmes de vie des habitants » qui se sont considérablement étendus, en semaine comme le week-end, à l’heure du déjeuner comme en soirée. Il indique qu’il y a aussi une démarche prospective à mener sur la « marchabilité » et sur les parcours dans la ville. Cela renvoie à la notion de l’aménagement qualitatif de celle-ci.
Jean Dignat, directeur du développement stratégique, Poste Immo (filiale immobilière du Groupe La Poste) insiste sur la nécessité de mobiliser très en amont son entreprise sur les opérations de reconversion foncières et immobilières, qui vont être ouvertes avec le plan ACV. Poste Immo dispose aujourd’hui de 11 000 immeubles dont 15% des surfaces sont en vacance, ce qui offre des opportunités d’évolution considérables dans leur affectation.
Le Groupe La Poste s’inscrit dans la perspective de faciliter la rentabilité de ce patrimoine : commerces, mais aussi espaces de co-working, et logements.

n°180

20 Juin 2018

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