Annoncées le 24 août par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, et Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, des mesures sont imposées pour sécuriser les écoles afin de prévenir les risques d’attentat, dans un contexte de « niveau de menace terroriste très élevé » à la veille de la rentrée. Dans une instruction du 29 juillet renforcée par cet accord de partenariat de fin août, le gouvernement invite les collectivités à mettre en œuvre au plus vite des travaux de sécurisation des établissements. Le FIPD (fonds interministériel de prévention de la délinquance) sera abondé de 50 millions dans cet objectif. Les polices devront aussi renforcer la surveillance à côté des établissements scolaires. Les trois enjeux soulevés sont l’anticipation des menaces, la sécurisation des équipements et le développement d’une « culture commune de gestion des risques », via des formations. Des guides ont été réalisés pour la communauté éducative. Les collectivités locales sont de plus en plus impliquées via leurs différentes compétences dans la lutte contre le terrorisme.
Sécurisation des bâtiments et exercices de prévention
Les plans particuliers de mise en sûreté des écoles devront être actualisés, incluant des diagnostics de sécurité qui serviront de base pour identifier les travaux à réaliser. Ces travaux peuvent porter sur des visiophones, des vitres opaques ou encore des systèmes d’alarme. 440 référents du ministère de l’Intérieur et près de 2 500 « correspondants sécurité-école » présents dans les commissariats et gendarmeries assisteront les directeurs d’écoles et les collectivités dans cette mission.
Tandis qu’une cellule de crise a été créée pour chaque académie et qu’un « état-major départemental de sécurité consacré à la protection de l’espace scolaire » a été réuni par chaque préfet, les collectivités ont été invitées à collaborer avec les services préfectoraux notamment par la transmission des plans des locaux. En sus des deux exercices prévus. Un troisième exercice de sécurité devra être organisé chaque année dont un exercice « attentat-intrusion », à mener avant la Toussaint.
Sensibilisation des élèves et lutte contre la radicalisation
Des formations et des initiations aux pratiques de premiers secours seront dispensées aux élèves de troisième et à l’ensemble des délégués des élèves. Ces 1,2 million d’enfants seront ainsi sensibilisés aux « gestes qui sauvent ».
La circulaire de fin juillet donnait aussi des précisions sur le suivi « des élèves et personnels dans un processus de radicalisation ». D’après le ministère de l’Education, quelques 600 élèves ont été signalés l’année scolaire passée et ce signalement entraîne une suspension immédiate et l’engagement d’une procédure disciplinaire.
Protection des crèches et établissements de l’ASE
Le 17 août, le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a publié une circulaire relative à la préparation aux situations d’urgence particulière pouvant toucher la sécurité des établissements d’accueil du jeune enfant ou des établissements relevant de la protection de l’enfance. Ces structures devront élaborer un « protocole écrit de mise en sûreté » avec un exercice chaque année afin de s’assurer de l’efficience du dispositif. Ce protocole évoque deux hypothèses dans le cadre d’une situation d’urgence pendant laquelle l’établissement serait isolé : l’évacuation ou la mise à l’abri. La circulaire indique la possibilité de badger les adultes dans l’établissement.
Voir le dossier de presse sur la sécurité des écoles.