ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°138 -

Jean-Michel Blanquer reçoit Villes de France


Une délégation de Villes de France conduite par Caroline Cayeux, et composée de Jean-François Debat, président délégué, maire de Bourg-en-Bresse, Frédéric Leturque, maire d’Arras, Pierre Méhaignerie, maire de Vitré et Gilbert Meyer, maire de Colmar, a été reçue ce mardi 27 juin par le ministre de l’Education nationale.
Cette rencontre fait suite aux déclarations du ministre de l’Education nationale sur la prochaine rentrée scolaire.
Jean-Michel Blanquer s’est montré très ouvert à l’échange et à la co-construction avec les maires en précisant : « Je suis conscient de ce que vous représentez. Je souhaite que vous sachiez ma bienveillance vis-à-vis de vos attentes et mon souhait de travailler avec vous ». Il a rappelé qu’il mettait en œuvre les engagements de la campagne présidentielle en assouplissant les rythmes scolaires, et en procédant au dédoublement des classes élémentaires (cours préparatoire et cours élémentaire1) en REP + .
Projet de décret sur l’assouplissement des rythmes scolaires
Le texte qui a été publié ce matin, prévoit des dérogations à l'article D521-10 du code de l'éducation sur : les neuf demi-journées,  les jours de la semaine, ainsi que sur le calendrier annuel. Il ne prévoit pas que des dérogations puissent porter sur la durée de la pause méridienne, ni sur les activités pédagogiques complémentaires.
Lorsqu'elles réduisent à 8 le nombre des demi-journées, dont 5 matinées, les adaptations doivent être « justifiées par les particularités du projet éducatif territorial » et prendre « en compte la globalité du temps de l'enfant ». Par ailleurs, le  Directeur Académique des Services de l'Education Nationale (DASEN) peut décider qu'une adaptation « s'applique dans toutes les écoles de la commune ou de l'établissement public de coopération intercommunale quand une majorité des conseils d'école s'est exprimée en sa faveur ».
Une proposition conjointe d’une commune (ou d’un établissement public de coopération intercommunale) et d’un ou plusieurs conseils d’école doit être adressée à l’IA-DASEN. C’est ce dernier qui autorisera ou non la modification.
Ce projet de décret modifiant le code de l’éducation sur l’organisation du rythme hebdomadaire a été rejeté par le Conseil supérieur de l’éducation du 8 juin 2017. Le Conseil National d'Evaluation des Normes (CNEN) s’est dit également défavorable à ce décret.
Dans le même temps, un rapport sénatorial (Carle,Foucaud, Jouve et Longuet), « Rythmes scolaires : Faire et défaire, en finir avec l'instabilité », en cours de réalisation a été présenté le 7 juin, la principale recommandation : « de ne pas revenir à la situation antérieure à la réforme de 2013 », ce qui signifierait que « le monde des adultes » l'a emporté sur « les intérêts de l'enfant ».
Au cours des rencontres avec Villes de France, le ministre a rappelé l’actuelle hétérogénéité des situations locales sur les rythmes scolaires, en précisant : « Je n’incite à rien, j’accompagne ».
A la question de Caroline Cayeux sur le maintien du fonds de soutien, Jean-Michel Blanquer s’est déclaré favorable à son maintien rappelant que le Premier ministre était convaincu de l’intérêt du maintien du fonds de soutien pour les 4,5 jours.
De son côté, Jean-François Debat a soulevé la question de l’organisation du transport scolaire en cas de révision des rythmes scolaires. Il a estimé nécessaire d’avoir une approche par secteur pour ne pas totalement désorganiser le ramassage scolaire, précisant qu’il ressentait une forte pression des parents et des enseignants pour un retour à la semaine de 4 jours.

 


Le maire de Colmar, qui se déclare favorable à un retour aux quatre jours, a estimé qu’il n’était pas bon de se précipiter pour la rentrée 2017. Il a souhaité savoir s’il est possible d’envisager un changement de rythmes scolaires en cours d’année, ce à quoi le ministre a dit qu'il allait faire vérifier la faisabilité juridique de cette proposition.
De son côté, le maire d’Arras, qui a construit son mandat sur la réussite éducative, n’a pas perçu sur son territoire de pressions pour un réaménagement des rythmes scolaires. Il demande qu’une relation de confiance entre le ministère de l’Education nationale et les collectivités locales permette d’avoir une approche globale (Education nationale, jeunesse, engagement pour l’école avec tous les acteurs) pour faire de l’école le pivot de la réussite du pays.
Dédoublement de classes
583 communes et 12 000 classes (en REP et REP +) sont concernées par cette mesure. Jean-Michel Blanquer a précisé que la mesure concernerait les classes en REP+ pour la rentrée 2017 et qu’elle serait appliquée à 70%. « La France dépense moins que la moyenne européenne pour le premier degré et plus que la moyenne pour le second degré » a t-il précisé, estimant que la réussite éducative passe en tout premier lieu par la réussite au niveau élémentaire. Tout sera fait avant décembre 2017 pour la préparation de la rentrée 2018, pour ce qui concerne l’application intégrale de cette mesure.
Le ministre de l’Education nationale est également revenu sur la mesure très populaire des « Devoirs faits ». Elle s’appliquera aux niveaux élémentaires et secondaires (collèges). Pour ce faire les professeurs et surveillants volontaires seront mobilisés ainsi que le service civique. Quelques 10 000 jeunes en services civiques seront recrutés sur cette mesure.
Les maires présents ont également soulevé la question de l’apprentissage, qu’il est nécessaire de développer à tous les niveaux. Pierre Méhaignerie a insisté auprès de Jean-Michel Blanquer sur la nécessaire revalorisation du travail manuel expliquant qu’à Vitré, il mobilise les retraités sur la transmission des savoirs notamment manuels qui concourent à un enrichissement des jeunes ainsi qu’à une reconnaissance des anciens, appelant à un fonds d’expérimentation et de diffusion des bonnes pratiques. Jean-François Debat a souligné la nécessité d’élargir l’offre de stages aux jeunes qui ont besoin de cette expérience pour valider leurs diplômes et qui se trouvent confrontés à de réelles difficultés lors de leur recherche de stages.
Le ministre de l’Education nationale a souhaité un échange régulier avec les élus et a précisé qu’à l’avenir, il y aurait moins de circulaires au niveau de son ministère. « La première proximité, c’est le niveau élémentaire, mais nous devons aussi construire des pôles de formation professionnelle plus attractif », a t-il conclu.

 

n°138

28 Juin 2017

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