ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°332 -

Villes de France auditionnée sur la petite enfance



Le secteur de la petite enfance est confronté depuis plusieurs années à une problématique de recrutement. Comme d’autres secteurs du bloc social (aides à domicile, agents d’EHPAD), les métiers de la petite enfance souffrent d’une baisse d’attractivité, principalement financière, et d’une pénurie de diplômés. Une situation qui s’est fortement accélérée avec la crise sanitaire.
Face à cette situation, le Premier ministre Jean Castex a saisi pour avis le Conseil Économique, social et environnemental (CESE) afin de lui remettre un rapport sur « le service public de la petite enfance ». La préparation de cet avis a été confiée à la commission des Affaires sociales et de la santé, présidée par Angeline Barth. Marie-André Blanc (UNAF) et Pascale Coton (CFTC) ont été désignées rapporteures.
Les représentants des collectivités locales, qui gèrent 60% des structures d’accueil et participent à l’animation des réseaux locaux des assistantes maternelles, ont été auditionnés le 2 février. Villes de France était représentée par Jacqueline Menoubé, Maire-adjointe de Beauvais en charge de la Petite enfance.
Parallèlement à ce rapport, Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des familles, a annoncé le lancement d’un Comité de filière Petite enfance, présidée par Élisabeth Laithier. Ses objectifs : créer des passerelles pour permettre des parcours de progression professionnelle et pallier à la pénurie de professionnels de l’accueil du jeune enfant (individuel et collectif).
Consciente de l’importance de ce secteur d’activité et de la nécessité d’y retrouver une attractivité pérenne, Villes de France a signé le contrat constitutif du comité de filière pour en être partie prenante. La séance inaugurale du bureau aura lieu vendredi 25 février.
A l’occasion de l’audition du CESE puis lors de l’échange avec Élisabeth Laithier, Villes de France, par l’intermédiaire de Jacqueline Menoubé, a rappelé que la difficulté de recrutement dans les métiers de la petite enfance est présente

 

dans une très grande majorité des villes moyennes. Il est aujourd’hui indispensable d’engager un travail pour assurer la revalorisation salariale des agents de la petite enfance.
Au-delà de la revalorisation des métiers, un axe de travail doit concerner la formation des futurs professionnels. Une vraie filière de formation, notamment des auxiliaires de puériculture, doit émerger. Manque d’écoles, hétérogénéité territoriale, manque de lieux de stage, absence de perspectives de carrières, il existe plusieurs freins à la formation de ces professionnels.
Toutefois, cette exigence de revalorisation salariale des agents doit être mise en en corrélation avec les budgets de plus en plus contraints des collectivités locales. Ainsi, les conditions de cette valorisation devront être décidées en concertation avec les élus.
Aussi, dans le cadre de la création d’un service public de la petite enfance, il est indispensable de désigner un chef de file unique sur cette thématique. Cette proposition a d’ailleurs été avancée par le Président de la République lors de son intervention au Congrès de la Fédération des acteurs de la solidarité le 6 janvier dernier.
Le modèle français reste très éclaté avec de nombreux acteurs qui agissent sans coordination, ni objectif contraignant. Le parcours de garde, tout comme le financement et l’environnement administratif doit donc être simplifié au maximum.
Naturellement, le bloc local (communes et intercommunalités) doit participer à la désignation de cet acteur de référence. Un rôle qu’il pourrait assumer. En effet, ces dernières gèrent et financent déjà une très grande majorité des structures d’accueil collectif tout en participant à l’animation des réseaux locaux des assistantes maternelles (Maison d’Assistantes Maternelles, Relais Parents Assistants Maternels). Ce transfert de compétence devra cependant s’accompagner d’un véritable transfert de moyens pour assurer un service public optimal.

n°332

10 Fév 2022

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