ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°126 -

Sécurité, pressions environnementales et réformes


Alors que les enjeux de la sécurité dans le tourisme sont abordés par de nouvelles politiques gouvernementales, une étude révèle la problématique des pressions environnementales sur les zones touristiques. Ces dernières voient leur gouvernance refondée par les dernières réformes, un guide méthodologique vient en clarifier les dispositifs.

Label « Sécuri-site » et autres mesures de sécurité

De nouvelles mesures ont été introduites par le gouvernement pour la sécurité des sites touristiques. Réclamée par les grands acteurs du tourisme, réunis dans l’Alliance 46-2, et par l’Assemblée nationale, la mise en place de mesures de sécurité pour le tourisme a été portée par Matthias Fekl, alors secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l'étranger, autour de 5 axes :

- Améliorer l’offre de sécurisation (patrouilles dans les trains transfrontaliers notamment)

- Renforcer les investissements de sécurité pour les zones touristiques (caméras de surveillance notamment)

-  Améliorer la prise en charge et l’accompagnement des touristes dans leurs démarches (uniformisation de l’outil d’aide à la prise de plaintes notamment)

-  Créer une structure de coordination sécurité tourisme dans chaque département (avec une charte nationale « Tourisme et sécurité », des conventions de site signées par les exploitants, les préfets et les maires)

-  Créer un label de sécurité des sites touristiques, appelé « Sécuri-site » et délivré par les préfets

Des zones sous pression démographique

Une étude a été publiée par le ministère de l’Environnement sur les pressions environnementales que subissent les communes touristiques. En cette « Année internationale du tourisme durable », le guide recense les différentes formes de tourisme respectueux de l’environnement qui se sont développées. Première destination touristique au monde, le secteur du tourisme en France représente 7,3% du PIB, et emploi plus d’un million d’équivalents temps plein. Cependant, cette activité n’est pas sans impact pour l’environnement via les déplacements en transport qui émettent des gaz à effet de serre, mais aussi via l’artificialisation des sols, la pression sur les ressources, notamment par les afflux de touristes dans des territoires peu peuplés. L’étude rappelle que les territoires les plus affectés par ces variations démographiques se situent en haute et moyenne montagne et sur le littoral. 6 000 communes accueillent autant ou davantage de visiteurs qu’elles n’ont d’habitants. Pour 6% de la population française, ces collectivités concentrent 60% des lits touristiques en 2016. Celles-ci ont une consommation d’eau et d’électricité nettement supérieure à la moyenne nationale, le volume des prélèvements d’eau pouvant par exemple tripler par rapport au 85 m3 par habitant par an prélevés en moyenne. Les activités sportives et de loisirs sont un poids important dans ces prélèvements. L’enjeu du traitement des déchets se révèle également problématique, avec une production de déchets ménagers dans ces territoires qui est supérieure de 27% à la moyenne. Le surdimensionnement saisonnier des services de collectes s’accompagne parfois de contraintes géographiques au bon traitement de ces déchets.

Enfin, l’étude synthétise les différentes formes de tourisme durable en France. Les principales pratiques tournent autour des mobilités douces (sur les fleuves, à vélo, à pied, à cheval). De nombreux labels et autres permettent aux professionnels du tourisme de se présenter comme « tourisme durable ». Le document révèle une forte disparité dans les critères et degrés d’exigence. Parmi ces labels, la France est en tête au niveau européen en termes du nombre d’établissements touristiques titulaires de l’écolabel européen « Service d’hébergement touristique ».

Clarification de la réforme du tourisme

Un guide méthodologique est paru afin de préciser les conséquences des dispositions relatives au tourisme incluses dans la loi Notre du 7 août 2015 et la loi Montagne du 29 décembre 2016, ces dispositions étant applicables depuis le 1er janvier 2017. La principale disposition est le transfert de la compétence tourisme des communes aux EPCI et la possibilité dans certaines conditions de conserver un office de tourisme communal. Le guide, élaboré par la DGE (direction générale des entreprises), porte sur « la procédure de dénomination en commune touristique et de classement en station classée de tourisme ».

n°126

05 Avril 2017

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Président : Gil Avérous

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Jean-François Debat

Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban, Anaëlle Chouillard

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