La transition écologique fut au cœur des campagnes municipales et va faire l’objet de nouveaux projets dans les villes de taille moyenne et leurs intercommunalités. Le plan de relance crédite 30 milliards d’euros pour la transition écologique dont de nombreux crédits pour les territoires comme les 1,3 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics des collectivités. Les futurs contrats de relance et de transition écologique (CRTE) porteront l’appui de l’Etat aux projets de territoire. Ondes urbaines, newsletter de l’association Villes de France, revient sur les enjeux de transition écologique portés par les maires de villes moyennes et les présidents d’intercommunalités.
Trois questions à Monsieur Philippe Buisson, maire de Libourne, président de la Communauté d’Agglomération du Libournais :
Quels sont selon vous les enjeux majeurs de la transition écologique dans les villes moyennes et leurs intercommunalités ?
Les enjeux majeurs de la transition écologique d’une ville comme Libourne se trouvent dans le développement de ses mobilités. D’une part avec l’évolution de celles internes à la ville et d’autre part avec le trait d’union qu’elles représentent entre le rural et la métropole. Ces mobilités développées à tous points de vues permettent d’offrir une ville-centre de l’arrière-pays sans être la ville dortoir d’une métropole.
A ce titre, les CRTE pourront notamment appuyer le financement de notre plan vélo qui permettra de faciliter l’usage des mobilités actives avec le développement de pistes cyclables, l’installation de « vélo-box », le doublement du nombre de vélo en libre-service, la mise en place d’une zone 30 etc…
Le plan de relance est également mobilisé dans la transformation de la gare de Libourne en Pôle d’échanges Multimodal. Cette infrastructure optimisera l’intermodalité entre les différents réseaux et modes de transports qui y convergent depuis un bassin de vie de 150 000 habitants.
Pouvez-vous présenter une initiative de votre collectivité que vous souhaiteriez partager ?
Quand la température monte, on souffre plus en ville qu’ailleurs. La ville très minérale amplifie ce phénomène par la création d’ilots de chaleurs que nous travaillons à réduire.
Actuellement, nous débutons les travaux de la place Joffre située en centre-ville dont l’architecture d’hier ne correspond plus aux problématiques d’aujourd’hui. Ce nouvel espace à vivre ouvert aux piétons, aux cyclistes et aux automobilistes abritant un arboretum, permettra de rester fidèle à son histoire tout en créant de nouveaux espaces de convivialité. Les travaux de demain se traduiront par +40% de surfaces plantées, +30% de sol perméable, l’intégration d’autres modes de déplacements, une fontaine… Ce projet rejoint le verdissement de nos quartiers et la plantation de 3500 arbres d’ici 2022.
En tant qu’élu local, quelles sont vos attentes vis-à-vis des institutions pour faciliter la transition écologique dans les territoires ?
Pour résister au dérèglement climatiques et à ses conséquences, il est nécessaire d’avoir le soutien financier et technique des services de l’Etat pour accompagner les projets de territoire. Or ce n’est pas forcément le cas aujourd’hui et j’observe même un décalage entre la réalité et les annonces gouvernementales.
Je souhaite également un véritable droit à l’expérimentation au service des initiatives locales. Sur le modèles des « Buurtbus » aux Pays-Bas, je souhaite expérimenter avant l’été des lignes de bus conduites par des bénévoles qui desserviront les villages isolés de l’agglomération. Mais ce projet se confronte en France à notre législation.