ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°289 -

Focus sur… la transition écologique dans les Villes de France : Trois questions à Gil Avérous



La transition écologique fut au cœur des campagnes municipales et va faire l’objet de nouveaux projets dans les villes de taille moyenne et leurs intercommunalités. Le plan de relance crédite 30 milliards d’euros pour la transition écologique dont de nombreux crédits pour les territoires comme les 1,3 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics des collectivités. Les futurs contrats de relance et de transition écologique (CRTE) porteront l’appui de l’État aux projets de territoire. Ondes urbaines, newsletter de l’association Villes de France, revient sur les enjeux de transition écologique portés par les maires de villes moyennes et les présidents d’intercommunalités.

Trois questions à Monsieur Gil Avérous, maire de Châteauroux, président de Châteauroux Métropole

Quels sont selon vous les enjeux majeurs de la transition écologique dans les villes moyennes et leurs intercommunalités ?
Pour nos villes moyennes, la transition écologique doit rimer avec qualité de vie, opportunités de développement économique et nouvelles mobilités.
Qualité de vie car la rénovation énergétique des bâtiments, qui concentre cette année des crédits exceptionnels au titre du plan de relance et au titre des politiques portées nationalement par l’ANAH et localement par nos collectivités, est l’occasion de transformer profondément les logements anciens, notamment dans nos centres-villes, pour les doter des standards de confort désormais exigés par nos habitants. C’est aussi tout l’enjeu de l’impérieuse nécessité d’inverser la courbe démographique défavorable de nombreuses villes qui se sont dépeuplés au profit de leur périphérie.
La transition écologique c’est aussi l’occasion pour nos entreprises industrielles et artisanales de se diversifier, de se réorienter ou de lancer des filières nouvelles de production et de distribution d’énergie verte et au final de créer des emplois sur nos territoires.
La transition écologique c’est aussi l’occasion de repenser les mobilités. La création de véritables pistes cyclables s’inscrivant dans un réseau complet et relié aux réseaux des autres communes est une demande de nos habitants. C’est devenu une nécessité qui suppose souvent des chantiers d’envergure donc du temps et de l’argent. Les « coronapistes » ne pourront pas rester au stade d’aménagements provisoires, il faudra bien les pérenniser. L’accompagnement de l’Etat devra être constant sur cette politique de long terme.

Pouvez-vous présenter une initiative de votre collectivité que vous souhaiteriez partager ?
L’agglomération Châteauroux Métropole s’engage dans la structuration d’une filière de développement de l’hydrogène vert à l’échelle de la Région Centre Val-de-Loire. Ainsi, avec d’autres collectivités du département de l’Indre et avec la coopération de nombreuses entreprises privées, nous allons produire de l’hydrogène vert à partir d’un parc photovoltaïque et, avec la société Storengy, le distribuer aux différents utilisateurs qui au total posséderont une centaine de véhicules roulant à l’hydrogène. L’agglomération va commander 6 bus qui rentreront en service dès 2023.
Deux stations de distribution seront créées dont l’une aux abords d’un très grand centre routier (le plus grand européen en nombre de repas servis chaque jour) afin de desservir les véhicules transitant par l’autoroute A20 et s’inscrivant ainsi dans un schéma national routier de l’hydrogène. Cette opération a été retenue au titre des projets d’écosystèmes locaux fortement soutenus par l’ADEME.
L’hydrogène est une énergie inépuisable. Comme toute nouvelle filière, elle n’a pas encore trouvé son équilibre économique, elle le trouvera à moyen terme. Les collectivités doivent prendre toute leur part dans ce défi environnemental majeur.

En tant qu’élu local, quelles sont vos attentes vis-à-vis des institutions pour faciliter la transition écologique dans les territoires ?
Pour gagner les nombreux défis de la transition écologique, il est indispensable que l’Etat mette les moyens en soutenant fortement les projets des collectivités. On peut regretter que certains programmes nationaux ne soient pas suffisamment dotés au regard des multiples chantiers à porter. C’est le cas notamment en matière de reconversion des friches industrielles. Nombreuses sont les collectivités confrontées à cette problématique très consommatrice de crédits, le plan national ne pourra malheureusement pas satisfaire les besoins faute de financements suffisants. C’est dommage car la reconquête des friches s’inscrit dans une politique forcément vertueuse aux avantages reconnus au premier rang desquels le gain en artificialisation des sols. Il faut accompagner les bonnes volontés. Les élus sont prêts à s’engager, il faut les y aider.

 

 

n°289

18 Fév 2021

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