ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°337 -

Villes de France a réuni son séminaire sur la nature dans les centres-villes



Le 16 mars 2022, Jérome Baloge, Maire de Niort, a présidé le groupe de travail de Villes de France dédié à la transition écologique et aux centres-villes. Une centaine de participants issus de France métropolitaine et d’Outre-mer ont pu échanger au cours de cette visioconférence sur le développement de la nature en ville. A l’heure de la réflexion sur l’avenir du programme Action Cœur de Ville, cette réunion a permis d’aborder les sujets liés à l’embellissement du cadre de vie, à l’agriculture urbaine, aux espaces propices à la biodiversité et à la sobriété foncière. Cette rencontre, riche en témoignages de terrain, a été clôturée par Bérengère Abba, Secrétaire d’État en charge de la biodiversité.

Vers une évolution du programme Action Cœur de Ville
Le préfet Rollon Mouchel-Blaisot, Directeur de la mission Action Cœur de Ville, a évoqué quelques pistes de réflexion en ce qui concerne la seconde phase du programme entre 2023 et 2026. La sobriété foncière et la nature en ville pourraient former un axe renforcé. Il a en particulier rappelé les initiatives en cours avec les Territoires pilotes de sobriété foncière. La transition écologique dans les territoires impose de créer des alternatives concrètes à l’étalement urbain pour tracer la voie d’un développement des territoires sobre en foncier. Il a insisté sur l’importance de mieux mobiliser le foncier existant en centre-ville, de développer les îlots de fraicheurs en centre-ville, et de travailler de manière partenariale la plus large possible. Il lui a semblé pertinent d’accompagner les territoires au portage de friches importantes en centre-ville. Du point de vue opérationnel, il suggère de disposer d’outils pour limiter la consommation foncière et pour favoriser le renouvellement de l’existant. La nature pourrait être considérée comme « infrastructure » à part entière, avec des encouragements à la renaturation. La prévention des risques naturels liés au changement climatique dans les territoires Action Cœur de Ville reste encore l’un des axes à renforcer pour l’après 2022.

 



Les accompagnements nécessaires pour réussir
Michel Audouy, Secrétaire Général de l’Interprofession Val’Hor, et Jean-Marc Vasse, Délégué général de Val'Hor, ont montré à deux voix comment l’intervention des professionnels du végétal peut renouveler le cœur d’une ville pour retrouver attractivité économique, commerciale, et touristique. Ils ont présenté des opérations réussies de renouvellement de projets paysager en centre-ville, à travers des exemples de territoires lauréats récents des Victoires du paysage (Bar-le Duc, Niort, Béziers, Arpajon). Ils ont valorisé le travail collectif sur le terrain avec les élus, les paysagistes concepteurs, les horticulteurs, les pépiniéristes, et les entrepreneurs du paysage de manière générale. Puis, Samuel Durante, Responsable du secteur Approches environnementales intégrées et biodiversité du Cerema, a quant à lui détaillé les accompagnements techniques possibles pour les collectivités territoriales permettant le déploiement de la nature au cœur de la ville. Il a décrit en particulier des outils techniques pour mise en œuvre des stratégies, comme « Sésame » pour choisir les essences d’arbres en fonction des services rendus ; « NatureFourCities » pour connaître les solutions fondées sur la nature ; ou encore « Oasis » pour dimensionner les systèmes d’infiltration des eaux pluviales. Les exemples de Libourne, Grand Narbonne, Sotteville-lès-Rouen, et Port-Leucate ont servi d’illustrations. Il a donné enfin quelques clefs de compréhension pour bâtir l’ingénierie financière des projets et pour réussir la recherche de subventions adéquates.

Deux expériences de terrain : Albi et le Grand Bourg
Traitant plus spécifiquement du volet de la planification de la sobriété foncière, Guillaume Fauvet, Vice-Président à la stratégie territoriale et au foncier à Grand Bourg Agglomération, a développé son propos sur les différentes stratégies intercommunales pour s’investir localement dans la protection de la biodiversité et dans la lutte contre l’artificialisation des sols. Il est revenu dans le détail sur le choix délibéré d’une politique fondée de la stratégie foncière et sur le plan d’actions pour concrétiser l’ambition du « Zéro artificialisation nette » à horizon 2030. Ensuite, Bruno Lailheugue, Adjoint au Maire de la ville d’Albi délégué à l'Urbanisme, l'Aménagement et la Biodiversité, a présenté le travail de la ville sur les actions en faveur de l'agriculture urbaine et péri-urbaine ; les liens tissés avec les acteurs associatifs locaux pour valoriser la biodiversité du quotidien ; et des pistes pour faciliter l'intégration de la végétalisation dans l'urbanisation. Il a montré comment impulser une « culture de l’écologie » au sein des services de la ville et de l’intercommunalité, avec des actions en faveur de l’agriculture urbaine, une politique de maîtrise de l’urbanisation, et la pérennisation de l'hétérogénéité des paysages.

La conclusion de la secrétaire d’État en charge de la biodiversité
Dans son message d’accueil de la ministre, Jérome Baloge, Maire de Niort, a fait brièvement part des débats actuels entre élus et l’État sur les besoins de nature en ville pour la seconde phase du programme Action Cœur de Ville. Il a rappelé le contexte marqué notamment par la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies dans les territoires des ville moyennes, ainsi que la préparation de la prochaine Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique, et l’application de la future « Stratégie nationale de la biodiversité (SNB) » (en cours d’adoption par le Gouvernement). Bérangère Abba, Secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, a remercié en premier lieu l’action efficace des adhérents de villes de France en faveur de la nature en ville. Elle a souligné la valorisation des espaces naturels par les collectivités territoriales, en insistant sur les évolutions législatives récentes de la loi « Climat et résilience » avec le zéro artificialisation nette (ZAN), et aussi de la loi « 3DS » avec les nouvelles règles sur l’abattage des arbres. Elle est revenue sur la place de la biodiversité dans la réforme actuelle de la démarche EcoQuartier. Des outils en faveur des villes et des intercommunalités ont été ensuite mis à l’honneur par la ministre, comme le déploiement du programme « Life intégré Artisan » ; l’outil « Sésame » du Cerema ; le nouvel « Annuaire des entreprises et du génie écologique » ; la plateforme en ligne « Nature en ville » animée par l’association « Plante & Cité », l’opération des « Capitales françaises de la biodiversité » (dont est partenaire Villes de France depuis l’origine) ; et aussi les nouvelles possibilités d’accès à des formations gratuites sur la nature ne ville pour les élus ou les agents des collectivités. Elle a salué le développement des programmes d’investissement durable pour la biodiversité, notamment pour la rénovation des bâtiments et l’intégration du végétal. Elle a abordé le sujet des partenariats encore à développer avec les Agences de l’eau et l’Office français de la biodiversité. Elle a enfin invité les collectivités à candidater aux deux vagues de l'appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs de la ville durable » en 2022 dans le cadre de France Relance.

n°337

17 Mars 2022

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