La transition écologique fut au cœur des campagnes municipales et va faire l’objet de nouveaux projets dans les villes de taille moyenne et leurs intercommunalités. Le plan de relance crédite 30 milliards d’euros pour la transition écologique dont de nombreux crédits pour les collectivités locales. Les futurs contrats de relance et de transition écologique (CRTE) porteront l’appui de l’Etat aux projets de territoires. Ondes urbaines, newsletter de l’association Villes de France, revient sur les enjeux de la transition écologique pour les villes moyennes et leurs intercommunalités avec une interview de Madame Catherine MacGregor, Directrice Générale d’Engie.
Quels sont selon vous les enjeux majeurs de la transition écologique dans les villes moyennes et leurs intercommunalités ? En quoi le partenariat entre Villes de France et Engie permet-t-il d’y répondre ?
Le monde est de plus en plus urbanisé. Dans les décennies à venir, 75% de la population mondiale vivra dans les villes. En France, selon l’ADEME, 50% des émissions de gaz à effet de serre sont directement ou indirectement issues des décisions prises par les collectivités, notamment les villes moyennes qui regroupent 32 millions d’habitants.
Au-delà de leurs compétences, les villes et intercommunalités moyennes interviennent dans plusieurs domaines de l’énergie allant de la production à la consommation en passant par un rôle de prescripteur ou encore de maître d’ouvrage. Elles disposent d’une variété d’outils et labels pour mettre en oeuvre la transition énergétique, en particulier pour promouvoir le développement des énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité énergétique.
Les villes moyennes sont donc centrales dans la transition énergétique. Elles disposent de ressources, de moyens, mais également d’une grande proximité avec les acteurs du territoire, autant d’atouts avec lesquels nous parviendrons tous ensemble à remporter la lutte contre le changement climatique. Villes de France nous permet de rester connectés aux attentes des villes, de bien comprendre leurs enjeux afin de mieux les accompagner. Nous sommes des partenaires naturels tant nos enjeux sont complémentaires. Nous échangeons sur les solutions à développer en matière de transitions énergétique, écologique, digitale et sociale. Cela complète la vision que nous avons grâce à notre présence sur le territoire, partout en France.
La relance économique peut-t-elle être le coup d’accélérateur escompté pour la transition énergétique dans les territoires ?
La crise sanitaire de la Covid-19, avec ses mesures de confinement et leurs conséquences économiques, a entrainé au cours de 2020 un recul de 6 % des consommations énergétiques mondiales et une chute historique de 9 % des émissions de CO2, les ramenant à leur niveau de 2010.
La pandémie a aussi conduit à des plans de relance qui ont privilégié des investissements durables en faveur du climat. En France, 30 % du Plan de relance seront consacrés à la transition énergétique : rénovation thermique des bâtiments, aide à la décarbonation de l’industrie, développement d’une filière de l’hydrogène, soutien à la mobilité propre, ou encore transformation du secteur agricole. Les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat ont aussi montré une aspiration à ce que nos sociétés prennent des mesures décisives en matière d’efficacité énergétique, de technologies durables, de mobilité verte, ou pour encourager des changements de comportement et de consommation.
Par leur ampleur exceptionnelle, les plans de relance s’avèrent donc être une occasion historique pour les territoires de basculer vers un monde décarboné, ceci d’autant plus que la relance « verte » offre un potentiel supérieur aux relances traditionnelles. Ces mesures reposent sur le potentiel de croissance économique des investissements verts, la création d’emploi à court terme, notamment locaux, et la construction de systèmes résilients.
Comment le groupe Engie accompagne-t-il les collectivités dans leurs stratégies énergétiques ?
Notre raison d’être - accélérer la transition vers une économie neutre en carbone - est alignée avec les enjeux du monde. ENGIE veut jouer un rôle de premier plan dans ce moment charnière pour le monde de l’énergie.
Aussi, la feuille de route stratégique, que j’ai annoncée le 18 mai dernier, simplifie le Groupe, lui donne des priorités claires et une approche industrielle pour être en capacité de mener une transition énergétique abordable, fiable et durable. Simplification, en mettant l'accent sur les énergies renouvelables et les infrastructures et en recentrant ENGIE sur moins de 30 géographies d’ici 2023 contre 70 en 2018, notamment la France.
ENGIE va se concentrer sur ses 4 cœurs de métier pour apporter des solutions adaptées à chaque collectivité : énergies renouvelables (électriques et gaz verts -biométhane et hydrogène vert), solutions énergétiques (réseaux urbains de chaud et de froid, production décentralisée d’énergie, mobilité bas carbone), infrastructures, production thermique et fourniture d’énergie. Afin de se focaliser sur la croissance des renouvelables, de contribuer à la décarbonation de nos clients et de construire les systèmes énergétiques bas carbone de demain.
La responsabilité sociétale et environnementale reste au cœur de la nouvelle organisation d’ENGIE. Avec des objectifs ambitieux de décarbonation pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2045 en suivant une trajectoire « Bien en deçà de 2°C », ainsi qu’un fort accent sur la diversité, l’égalité des genres, l’apprentissage et la formation.
@ crédit photo : ENGIE - Vincent Breton