ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°470 -

Numérique - L’ARCEP permet la pose de plusieurs fibres par habitation


L’ARCEP, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, a mis fin aux débats des acteurs du secteur des télécommunications en proposant, lundi 22 juin, le cadre règlementaire pour l’aménagement des infrastructures de fibre optique en France. L’ARCEP souhaite inciter les opérateurs à installer au moins deux fibres par appartement, afin de « permettre à la concurrence de s’exercer rapidement ».

Le multi-fibres dans 148 villes
L’autorité a décidé de permettre le déploiement de plusieurs fibres par foyers dans les zones les plus denses (autour des grandes villes), c’est-à-dire dans 148 communes françaises, pour un total de 5,16 millions de foyers. Dans ces communes, tout opérateur peut demander de disposer d’une fibre supplémentaire pour chaque logement, moyennant un partage du financement. En dehors de ces zones urbaines, l’ARCEP estime nécessaire de mutualiser le réseau de fibre extérieur aux immeubles, et donc appelle à une coordination plus forte entre les acteurs.
Selon l’ARCEP, ce dispositif n’impose pas de normes multi-fibres, mais rend possible l’exercice de son option par les opérateurs, le but étant de favoriser la dynamique concurrentielle, et de permettre aux consommateurs de changer plus facilement d’opérateur et de souscrire à des services de différents opérateurs. Enfin, l’autorité juge le surcoût « modeste » par rapport à l’architecture mono-fibre.

La fin d’un débat entre opérateurs
La fibre optique permet d’accéder à Internet avec un débit 5 à 10 fois plus rapide que l’ADSL actuel, et ouvre la voie à de nombreuses applications novatrices. Son déploiement horizontal (dans les sous-sols) progresse assez rapidement avec l’obligation de France Telecom de partager ses fourreaux techniques, mais les déploiements verticaux (dans les immeubles) piétinent. Le FTTH (fiber to the home) souffre en effet du désaccord entre Orange et Free sur la technologie de déploiement, et ce sont les abonnements qui peinent à décoller. Selon le dernier bilan de l’ARCEP, on comptait fin 2008 plus de 20 000 immeubles fibrés et 550 000 foyers éligibles. Or, seulement 170 000 abonnements sont souscrits, dont 150 000 en FTTB (la fibre s’arrête en bas de l’immeuble, le choix de Numéricable). Le FTTH ne concerne donc actuellement que 40 000 abonnements.

Si Free et SFR défendaient la solution du multi-fibres, Orange s’était en revanche positionné pour la défense du monofibre. Selon le PDG de France Telecom-Orange, Didier Lombard, qui s’est exprimé dans une tribune du Figaro, le 19 juin, le monofibre permettrait d’optimiser le coût économique global de l’infrastructure. Il estimait le surcoût du multi-fibres à 40%, « sans aucun service ou débit supplémentaire ».

Le gendarme des télécoms a donc mis un terme à ce débat en arbitrant en faveur de Free,  et pour la solution dite du multi-fibres. Sa mise en œuvre devrait intervenir avant la fin de l’année. Pour les zones moins denses, un autre cadre réglementaire sera proposé fin 2009.

n°470

25 Juin 2009

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