ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°494 -

Enseignement supérieur - Les priorités présidentielles pour 2010


À l’occasion des vœux au monde de l’éducation et de la recherche, le chef de l’État a présenté les priorités et les objectifs qui présideront à l’action gouvernementale.

50 % de diplômés du supérieur
Rappelant la mise en œuvre de la réforme du lycée et la généralisation du « bac pro » en trois ans, le chef de l’État a annoncé son intention de réformer le lycée général et technologique « pour que, dès la rentrée prochaine, le lycée prépare mieux à l’enseignement supérieur ». Le nouveau lycée devra permettre d’atteindre le taux de 50 % de diplômés dans l’enseignement supérieur (ndlr : tel que fixé par le traité de Lisbonne). À cet effet, la réforme s’attachera notamment à la diversification des profils d’excellence, au renforcement des langues étrangères et de leur apprentissage, à la revalorisation de la série « sciences et technologies industrielles afin qu’elle puisse fournir le vivier de techniciens supérieurs et d’ingénieurs dont notre pays aura besoin dans les années à venir ». Le système d’orientation sera lui aussi rénové.

Condition enseignante
La réforme du recrutement et de la formation des enseignants sera mise en œuvre dès le printemps 2010, a annoncé le chef de l’État. La seconde étape consistera notamment à améliorer les perspectives de carrière des professeurs en développant l’offre de formation continue. « Depuis 20 ou 25 ans, a insisté le chef de l’État, nous faisons le choix de la quantité […] mais cela s’est fait au détriment de la qualité de vie de nos enseignants et de la qualité de leur rémunération. […] En hissant le niveau de recrutement à bac+5, nous allons revaloriser la carrière des enseignants. »

Gouvernance et ouverture sociale
Au-delà du manque de moyens, « c’est bien le manque de réformes, différées depuis des années, qui sclérosait progressivement l’université et la recherche françaises » a insisté Nicolas Sarkozy. Preuve du bien-fondé de la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités : 51 universités ont fait le choix de l’autonomie avant la date limite de 2012. Néanmoins, fort de ses entretiens avec les présidents d’université, Nicolas Sarkozy s’avère favorable à l’ajustement du dispositif sur tel ou tel point. Ainsi considère-t-il que tous les membres du conseil d’administration des universités devraient pouvoir participer à l’élection du président, « y compris les personnalités extérieures ».

Sur la question des moyens, l’État consacre, depuis 2007, un milliard d’euros supplémentaire à l’enseignement supérieur de sorte que la dépense par étudiant en France « est devenue enfin comparable à la moyenne » des pays de l’OCDE. Des moyens supplémentaires aux universités, mais pas sans contrepartie, « je n’ai pas l’intention que l’on fasse des bibliothèques universitaires pour qu’elles soient fermées le week-end et pas ouvertes le soir ».

Le rapprochement des universités et des grandes écoles doit être l’occasion pour celles-ci « de s’ouvrir davantage à des publics nouveaux». L’objectif de 30 % de boursiers dans chaque lycée à classe préparatoire est en passe d’être atteint. L’étape suivante : parvenir à un taux identique dans chaque grande école et diversifier les modes d’accès à ces établissements. Toutefois, Nicolas Sarkozy rejette l’idée de quotas, aussi a-t-il chargé Valérie Pécresse, Luc Chatel et Yazid Sabeg de conduire un dialogue sur l’ouverture sociale des élites avec les acteurs concernés.
Autre objectif, l’augmentation « considérable » du nombre de places pour les bacheliers technologiques dans les écoles d’ingénieurs, « sans doute dans le cadre d’un concours spécifique ».

Enfin, Nicolas Sarkozy a insisté sur sa volonté de mettre les universités au cœur de la recherche et du processus de transferts de technologie, « condition pour maintenir notre indépendance économique et développer notre potentiel de croissance ». Dans cet objectif, les organismes de recherche « doivent faire évoluer leur mission et accompagner sans réserve l’émergence des universités qui auront su se doter d’une véritable politique scientifique ».          

n°494

20 Jan 2010

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