ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°569 -

La France est-elle, à perpétuité, condamnée à la crise ?


Les mauvaises nouvelles économiques de l’été sont préoccupantes, car elles confirment que la crise n’est pas derrière nous comme on nous l’avait laissé croire. Elles annoncent aussi une période d’austérité et des moments difficiles pour les populations les plus fragiles : le ralentissement de la croissance, la prudence des acteurs économiques et réduction des dépenses d’investissement face à un avenir incertain, augurent mal d’une embellie à court terme.
Si, comme l’a déclaré le Premier ministre le 24 août dernier, « le seuil de tolérance à l'endettement est désormais dépassé », avant d’annoncer un plan d’économies d’un milliard d'euros pour 2011 et onze milliards d'euros pour 2012, il est à craindre que ces annonces ne soient pas à la hauteur des besoins pour redresser réellement les comptes de l’Etat.
D’autres décisions plus proches de l’effort de nos voisins allemands (80 milliards) ou de nos voisins italiens (45,5 milliards) seront à mettre en œuvre, quel que soit le futur Chef de l’Etat en 2012. Alors pourquoi ne pas tenir un discours de responsabilité et de vérité à l’ensemble de nos concitoyens et annoncer la couleur dès maintenant !
Le Premier ministre a également déclaré que « les collectivités locales seront associées à l’effort national ». C’est oublier tous les efforts déjà engagés par les collectivités locales dans leur gestion quotidienne : la règle d’or budgétaire n’est pas un objectif lointain, c’est une réalité tangible pour les collectivités locales. C’est oublier aussi le gel des dotations déjà opéré et les transferts de charges non compensés dans leur intégralité. C’est oublier enfin que de nombreuses collectivités ont joué le jeu de l’intérêt supérieur du pays en dépassant les clivages politiques par la signature de plans de relance locaux avec l’Etat pour compenser les effets de la crise.
Quoi qu’il en soit, les collectivités locales, et en tout premier lieu les villes moyennes et leurs intercommunalités, qui subissent les contrecoups des restructurations économiques et publiques, vont poursuivre leur effort d’amortisseurs de crise pour les catégories de ménages qui sont de plus en plus nombreuses à ne plus pouvoir compter que sur les services de leur commune pour vivre.
Elles seront aussi en première ligne pour innover encore et toujours, et être des artisans de la relance de la croissance économique française. Il est temps de les traiter comme tels.

                    Christian Pierret
                    Ancien ministre
                    Maire de Saint-Dié-des-Vosges
                    Président de la FMVM

n°569

07 Sept 2011

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