Cinq ans après le lancement du « programme d’humanisation des centres d’hébergement », la DIHAL, les services de l’Etat et l’Anah (Agence nationale de l’habitat)ont souhaité disposer d’éléments pour apprécier les transformations effectives intervenues dans les structures financées. Pour « humaniser un centre d’hébergement », il s’agit de le réhabiliter, de supprimer les dortoirs, et de créer des chambres individuelles, avec des unités de vie pour les familles. Les travaux ont un effet direct sur le montant des charges et donc les coûts de gestion des centres. Selon l’Anah, le « programme d’humanisation » a en partie rempli ses objectifs, mais des efforts restent à faire tant en terme de participation des personnes qu’en terme d’évolution des projets d’établissements.
Méthodologie de l’enquête
Une première évaluation a été conduite par le Cerema (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement). Elle comprend un volet qualitatif, pour apprécier les impacts du programme sur la qualité de l’accueil et du service rendu aux personnes accueillies et un volet quantitatif. Les enseignements de cette évaluation ont été rendus publics par l’Anah et la Dihal, le mardi 7 avril 2015 au Pré Saint Gervais lors d’une visite du Centre d'hébergement et de réinsertion sociale Prost de l’association Emmaüs Solidarité. Le centre CHRS Prost illustre cette « démarche d’une humanisation » d’envergure issue d’une coopération étroite entre État, collectivités locales, associations et fondations (voir la fiche ci-dessous).
Un premier constat
Le nombre de places en dortoirs a chuté et le nombre de chambres individuelles et d’unités de vie a fortement augmenté. Par ailleurs, la plupart des chambres sont désormais équipées de sanitaires et/ ou de blocs cuisine. A noter toutefois que 23 % des places ne disposent toujours pas ni de sanitaire ni de bloc cuisine. Cette individualisation n’a pas pour autant diminué l’offre d’hébergement puisqu’au contraire, il est observé une très légère hausse du nombre de places. L’individualisation n’a pas engendré une baisse de la superficie des espaces collectifs. Au contraire, 20 % des établissements ont créé un espace d’accueil et 11 % ont instauré un espace de bagagerie suite à l’humanisation.
De nombreux efforts à réaliser encore
Au-delà de l’intervention sur le bâti, l’humanisation devait également être l’occasion pour les établissements de revisiter leur fonction sociale. Plus de la moitié des établissements a ainsi modifié son projet social. Néanmoins, les marges de manœuvre restent importantes. Les règlements intérieurs doivent encore évoluer, notamment en terme d’accueil 24h/24 pu de possibilité de fermer sa chambre à clé. Par ailleurs, les personnes accueillies ont trop rarement été associées à l’élaboration des projets.

Pour en savoir plus :
- une synthèse de l’évaluation
- un « Questions-Réponses » sur le rôle de l’Anah dans l’humanisation des structures
- une fiche de présentation du CHRS Prost