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Centre-ville et Commerce

Commerce de proximité : une étude met en lumière l’importance économique et sociale de leur présence dans nos centres-villes



Le projet de recherche-action EXCOM, initié par Paris Commerces, Datactivist et Altavia Foundation, avec le soutien de Métropole Rouen Normandie, Fondation Urbanis et Urbanis Aménagement, met en lumière et quantifie les « externalités positives » du commerce de proximité, c’est-à-dire les bénéfices indirects que ces commerces génèrent pour la société, au-delà de leur rôle économique.
Une enquête terrain, réalisée entre avril et novembre 2024, a permis de recueillir 324 témoignages de commerçants répartis dans plusieurs villes, parmi lesquelles : Paris, Rouen, Marseille et Saint-Ouen.
Plus de deux tiers des commerces ayant répondu à l’enquête ont au moins un salarié (ou sont composés de deux associés non-salariés). Environ la même proportion enregistre une fréquentation de moins de 50 clients par jour. L’enquête met donc principalement en lumière les apports positifs des “petits” commerces.
Ainsi, cette étude permet de prendre la mesure du rôle joué par les commerçants sur nos territoires, en matière de lien social, de solidarités, de vie de quartier, de santé et sécurité, d’environnement et d’espace public.
Le commerce de proximité est donc d’abord créateur de lien social. En effet, 93% des commerces interrogés ont des discussions personnelles avec leurs clients et 20% des commerçants échangent avec leurs clients sur des sujets privés plusieurs fois par jour. Pour près de 7 commerçants sur 10, ces échanges ont lieu au moins une fois par semaine. L’étude estime que les commerçants, en tant qu’animateurs du lien social, fournissent un travail équivalent à 10h de bénévolat par mois au sein d’une association d’écoute. La valeur monétaire théorique de ce service d’écoute étant de 6228 euros par an et par commerce, les commerçants créeraient ainsi une valeur théorique de 1,2 million d’euros dans le domaine du lien social à l’échelle d’une ville de 1 000 commerces.
Les commerçants sont également des acteurs engagés dans la solidarité locale. D’après les chiffres de cette étude, 20% des commerces sont sollicités plusieurs fois par jour par des personnes dans le besoin, et le don de nourriture est l’une des formes d’aide les plus fréquentes. L’étude estime à 0,5 euros le coût dépensé par sollicitation et à 30 minutes par semaine le temps passé à y répondre. Le travail des commerçants en matière de solidarité locale équivaudrait à 2h de bénévolat par mois au sein d’une association de solidarité comme le Secours Populaire par exemple. Ainsi, selon le calcul effectué pour cette étude, les commerces créeraient donc une valeur théorique d’environ 259 000 euros dans le domaine de l’entretien des solidarités, à l’échelle d’une ville.
Les commerces de proximité jouent également un rôle en matière de sécurité. Jane Jacobs, urbaniste et philosophe américaine, a souligné l’importance des commerçants, considérés comme des « yeux sur la rue » et donc des gardiens informels de cet espace. L’étude révèle que 20% des commerçants interviennent au moins une fois par mois face à un incident dans le domaine public, et autant en cas d’accident. Partant de ce constat, Excom estime à 10 minutes par jour le temps passé à surveiller la rue et à accompagner les personnes qui en ont besoin. Ainsi, à l’échelle de la ville, les commerces créeraient une valeur théorique d’environ 414 000 euros dans le domaine de la santé et de la sécurité.

Consulter l’étude dans son intégralité

n°462

03 Avril 2025




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Directeur de la publication
Gil Avérous

Directeur délégué de la publication
Jean-François Debat

Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Anaëlle Chouillard

Secrétariat
Anissa Ghaidi