Dans un rapport rendu public le mercredi 22 mai 2024, le Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle que moins de la moitié des rivières est en bon état écologique et relève la disparition de certaines populations de poissons et d’oiseaux, malgré les sommes consacrées à la politique de l’eau.
Se fondant sur les données de programmes de surveillance, le rapport conclut à un déclin de 0,4 % des populations de poissons et d’oiseaux observés depuis vingt ans, malgré les 500 milliards d’euros alloués à la politique de l’eau. Par ailleurs, seulement 43,1 % des rivières sont en bon état écologique en 2019.
Le directeur des programmes du WWF France, Yann Laurans, salue le progrès des systèmes d’assainissement et des stations d’épuration en constatant que dans la Seine, l’on trouve environ « six fois plus d’espèces de poissons que dans les années 1960 ». Il regrette toutefois l’effondrement de la qualité des petits cours d’eau dans le milieu rural, dû selon lui à « une politique d’intensification des pratiques agricoles et d’artificialisation ».
Deux espèces d’eau douce sont particulièrement touchées : la population de grèbe huppé et de la truite des rivières a chuté respectivement de 91 % et 44 % en vingt ans. A l’inverse, des espèces invasives se développent massivement : poisson-chat, ragondin, écrevisse de Louisiane…
Pour améliorer la situation, le WWF souhaite d’abord préserver les zones humides en France, en relançant leur stratégie d’acquisition foncière dans ces zones. L’ONG se dit prête à engager 5 millions d’euros en France métropolitaine, espérant attirer des financements complémentaires de l’État, de fondations, etc. Les terres seront ensuite préservées ou feront l’objet d’une activité raisonnée.
Cette stratégie avait déjà été employée par le WWF et avait permis la création de la réserve naturelle nationale de Chérine (Indre), dans la Brenne, « pays des mille étangs », dans le centre de la France, destinée à la pisciculture depuis des siècles.
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