L’Insee vient de faire paraître ses principales estimations concernant la fréquentation touristique en 2012, en France métropolitaine, dans le cadre d’une parution de sa collection Insee Première.
Stable, le tourisme ne connaît pas la crise
Bien que l’année passée, la situation économique n’ait pas joué en faveur du tourisme, l’Insee relève que l’hébergement touristique français fait preuve d’une bonne résistance. Ainsi, l’activité se maintient dans les hôtels (198,4 millions de nuitées). Elle diminue de 1 % dans les campings (105,7 millions de nuitées pendant la saison estivale), avec l’effet de la météo peu avenante en juillet, mais augmente de 0,6% dans les autres hébergements collectifs (92,5 millions de nuitées).
Cette légère hausse est due aux résidences hôtelières et de tourisme. Tous modes d’hébergements collectifs confondus, les nuitées sont quasi stables (- 0,1 %) avec 396,6 millions de nuitées en 2012.
Calendrier avantageux
Année bissextile, 2012 compte une journée supplémentaire pendant les vacances d’hiver, ce qui contribue à la stabilité de l’activité hôtelière. Par ailleurs, le tourisme de loisirs bénéficie en 2012 de huit ponts (jours fériés situés en semaine, hors mercredi), contre sept en 2011.
En cumulé, ces deux tendances contribuent à la légère croissance des nuitées hôtelières pour motif personnel (+ 0,3 %). Le contexte conjoncturel pèse davantage sur les nuitées d’affaires, en léger recul (- 0,3 %), qui représentent 44 % des nuitées hôtelières en 2012.
Les français moins nombreux
Indépendamment de leur durée de séjour, les clients français ont été moins nombreux dans les hôtels (- 1,2 %) et, dans une moindre mesure, dans les campings (- 0,2 %). Les Français ont diminué également leurs dépenses en séjournant moins longtemps. Compte tenu de ces deux effets, la fréquentation française recule de 1,4 % dans les hôtels (130 millions de nuitées) et de 1,7 % dans les campings (70,2 millions de nuitées pendant la saison estivale).
Pour ces deux types d’hébergement, elle se situe malgré tout à un niveau élevé au regard des dix dernières années : même si elle n’atteint pas le record de 2011, elle dépasse les niveaux de l’ensemble des années 2003 à 2010.
Contrairement aux clients français, les clients étrangers sont venus plus nombreux dans les hôtels (+ 2,2 %), comme dans les campings (+ 2,1 %). Dans les hôtels, ils ont également séjourné plus longtemps, en moyenne, d’où une hausse marquée de leur fréquentation (68,4 millions de nuitées, soit + 2,8 %). Dans les campings, en revanche, les touristes étrangers ont raccourci leurs séjours, si bien que leur fréquentation progresse modérément (35,5 millions de nuitées pendant la saison estivale, soit + 0,3 %). Malgré le rattrapage amorcé depuis trois ans, les nuitées étrangères restent inférieures aux niveaux record atteints avant la crise (pics de fréquentation de 2006 et 2007).
L’importance du classement
Depuis plusieurs années, la clientèle, dont la composition a pu évoluer, se porte de plus en plus vers les établissements milieu ou haut de gamme, offrant davantage de confort. Dans les campings, l’attrait des emplacements équipés se confirme (+ 1,2 %) au détriment des emplacements nus (- 2,7 %). Cette demande de qualité* se traduit également par l’engouement croissant pour les chaînes hôtelières, aux normes standardisées, plus facilement identifiées par les clients : leur taux d’occupation dépasse celui des hôtels indépendants (65,1 % contre 56,3 %). Les démarches de labellisation telles que « Qualité tourisme » (1 000 campings et 3 000 hôtels) visent à répondre à cette demande de qualité.
* : La loi du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques définit de nouvelles normes de classement pour les hébergements touristiques, plus facilement comparables d’un pays à l’autre. L’objectif est d’inciter les établissements à améliorer la qualité de leurs équipements et services, grâce à un référentiel plus exigeant, complet et évolutif.