ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°265 -

La crainte d’une crise de l’immobilier



Alors que les besoins en logements restent forts, les professionnels de l’immobilier s’inquiètent d’une possible crise du logement. Même s’il est encore tôt pour pouvoir observer et analyser toutes les conséquences du confinement sur le marché immobilier, divers acteurs et observateurs du secteur nous livrent déjà quelques éléments.

La construction de logements face aux permis de construire
Avec le confinement la construction de logements a fortement baissé à la fin mai 2020, sur l’ensemble du territoire national. Si cette chute s’explique bien évidemment par la mise à l’arrêt de l’activité des entreprises et artisans du bâtiment, elle est aussi due à un violent coup d’arrêt des permis de construction de mars à mai 2020, avec, selon les différentes sources, moins 40% à moins 44% d’autorisations – pour tous types de logement - par rapport à l’année dernière sur la même période. Confinement oblige, certaines mairies avaient cessé l’examen des projets immobiliers dans cette période. En juin dernier, la fédération des promoteurs immobiliers estimait que le nombre d’autorisations de construction d’immeubles allait reculer de 100 000 logements cette année. Il faut cependant souligner et encourager une légère reprise des autorisations depuis la fin du confinement.

Vers une contraction du marché de l’immobilier
Avec une chute de l’offre et de la demande, on assiste aussi à une restriction des transactions immobilières : moins 22% de ventes immobilières au 1er trimestre 2020 par rapport au début de l’année 2019.
Au 1er trimestre 2020 on observe effectivement une diminution de 27,9% de la commercialisation de logements neufs par rapport au 1er trimestre 2019, auxquels on peut ajouter moins 24,2% de réservation de ces biens. On assiste en outre à une hausse des prix des logements anciens de 5% selon l’INSEE.

Une restriction d’accès aux crédits immobiliers
Les inquiétudes sur la demande viennent aussi d’une restriction des crédits immobiliers. Les notaires s’inquiètent du comportement des banques vis à vis de ces crédits, qui sera déterminant pour le niveau d’activité dans les semaines à venir. En mai et juin 2020, les taux d’intérêt sont en effet moins intéressants pour les emprunteurs qu’à la fin 2019, avec une hausse de ces derniers qu’on avait pas observé depuis plus de 3 ans. Il reste cependant un espoir pour les futurs acheteurs, le jeu de la concurrence entre les banques pourrait stabiliser ces taux pour l’été.
Mais faut-il encore avoir l’autorisation de sa banque pour accéder à ces crédits. Les promoteurs et constructeurs immobiliers regrettent en effet que les autorités financières maintiennent, par des recommandations faites aux banques, des restrictions sur les crédits immobiliers.
Il nous faut donc rester attentif à l’évolution de la situation sur le marché immobilier - d’autant plus que la course au logement à débuter pour les étudiants - bien qu’on ne connaitra le niveau de la reprise et l’impact du confinement sur les prix de l’immobilier qu’à l’autonome 2020 selon les notaires.

n°265

09 Juil 2020

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