A la suite d’échanges avec les associations d’élus et le ministère de la santé, Villes de France a communiqué ses propositions pour le Ségur de la Santé. L’ambition partagée de tirer les enseignements de la crise du COVID-19 passe aussi par la refondation d’un système de santé plus moderne, plus innovant, plus souple et plus en lien avec les besoins territoriaux en matière de santé.
La récente crise sanitaire a mis en exergue les problèmes, déjà anciens, auxquels font face les villes moyennes et les territoires périurbains et ruraux qui composent leurs agglomérations. Notre stratégie pour la santé au niveau des territoires doit ainsi être profondément renouvelée. Dans ce cadre, Villes de France fait 12 propositions pour garantir un accès à des soins de qualités dans les territoires :
- Créer des « Territoires prioritaires de santé », placés au même rang de priorité que les « quartiers prioritaires » de la politique de la ville. Un tel dispositif permettrait une meilleure identification des enjeux transversaux de l’accès aux soins (liés aux questions de cadre de vie, d’attractivité économique, de mobilité, etc.) et devrait ouvrir le droit à de nouveaux financements de l’Etat pour accompagner l’installation des médecins ;
- Sanctuariser la carte des hôpitaux de proximité en leur garantissant des moyens financiers et en personnel en révisant le modèle de financement des centres hospitaliers et de la permanence des soins ;
- Mettre fin aux baisses tarifaires et aux économies exigées des hôpitaux publics depuis des années et revoir le modèle de tarification à l’activité ;
- Augmenter les rémunérations des soignants -y compris les médecins- pour conserver l’attractivité de l’hôpital public;
- Elargir le dispositif de reprise de dette à l’ensemble des hôpitaux de proximité ;
- Réaffirmer la place et le pouvoir de décision du maire dans les conseils de surveillance des centres hospitaliers en leur donnant un rôle décisionnel et non plus honorifique ;
- Réinterroger la gouvernance des Agences Régionales de Santé (ARS), accentuer leur lien avec les territoires et les élus locaux et renforcer la transparence dans l’attribution des financements ;
- Soutenir la création d’un conseil local de santé publique incluant le maire, le préfet, le directeur dénéral de l’ARS et les professionnels de santé (à l’image du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) ;
- Développer la pratique de mutualisation des praticiens hospitaliers dans les bassins de vie afin d’élargir l’accès aux soins via les Communautés Professionnelles Territorialees de Santé et diffuser les bonnes pratiques en matière de CPTS.
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