A l’occasion de son Conseil d’administration du 12 décembre dernier, Villes de France a échangé avec Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF)*, et nouvel adhérent au titre de ses fonctions de maire de Fontainebleau.
En effet, au même titre que la place de l’université, il y a un enjeu autour de la santé et de la présence des établissements de santé dans nos territoires, avec une recherche d’équilibre public-privé. Les élus ont un rôle important au sein des Conseils de surveillance (composés d’un tiers de médecins, d’un tiers de directeurs, et d’un tiers d’élus et de représentants de patients). La FHF essaie de resserrer les contacts de cette « communauté hospitalière », mais aussi avec les associations d’élus, car il y a une

approche territorialisée des politiques hospitalières. L’administration de la santé a jusqu’ici échappé aux principes décentralisateurs et s’arrête souvent aux portes des établissements de santé.
Avec une opinion publique de plus en plus sensible aux questions d’accès aux soins et aux questions de santé, ce sujet s’est invité dans le débat depuis la rentrée. La réforme « Santé 2022 » prévoit d’ailleurs une gradation entre les hôpitaux de proximité et les pôles de spécialité. Le renoncement aux soins est une question qui va remonter, compte tenu des difficultés, ou des distances d’accès aux soins.
Les difficultés de démographie médicale, les tensions financières, font que l’approche par territoire reste essentielle, en s’inspirant d’exemples étrangers. Avec une capacité des acteurs à organiser les réponses sanitaires dans un territoire, bassin de vie, département ou régions, avec des données de santé qui ne sont pas les mêmes. L’Etat doit rester le stratège et le garant des équilibres, le local doit organiser les parcours de soins, par grandes pathologies (diabète, insuffisances cardiaques…), avec des parcours de prise en charge les plus fluides possibles.
Le système par enveloppe fermée (Ondam : Objectif national de dépense d’assurance maladie) ne facilite pas les passerelles, et il faut réfléchir à une construction nouvelle sur une enveloppe de 200 milliards d’euros. Et jusqu’ici, l’ajustement s’est toujours fait au détriment de l’hôpital. Les groupements hospitaliers de territoire (GHT) doivent mieux s’organiser et penser différemment l’avenir, en coopération, et n’en sont qu’au début. Pour le président de la FHF, « il faut croire en la capacité des GHT à s’ouvrir à la médecine libérale, pour porter sur un territoire, l’offre de santé. Les GHT peuvent s’organiser sur des projets de territoires, et déboucher sur du concret ».
* La FHF regroupe l’ensemble des hôpitaux français www.fhf.fr