ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°99 -

Le nouveau plan sur les micropolluants enfin dévoilé.


Le 9 septembre dernier lors d’un colloque organisé par l’Académie nationale de pharmacie, Ségolène Royal a officialisé le lancement du plan national sur les micropolluants. Ce « plan national micropolluants » pour la période 2016-2021 a été élaboré par le Ministère de l’environnement avec les autres ministères concernés, l'ONEMA, les agences de l'eau et les organismes de recherche et développement. Dans le cadre de la commission réglementation du Comité national de l’eau, dont est membre Villes de France, une consultation sur la préparation de ce plan avait eu lieu lors de la séance du 10 novembre 2015.
Un problème coûteux
Par définition, un micropolluant est « une substance indésirable, détectable dans l’environnement à très faible concentration (microgramme par litre, voire nanogramme par litre). Sa présence est, au moins en partie, due à l’activité humaine (procédés industriels, pratiques agricoles ou activités quotidiennes) et peut à ces très faibles concentrations engendrer des effets négatifs sur les organismes vivants en raison de sa toxicité, de sa persistance et de sa bioaccumulation ». De nombreuses molécules présentant des propriétés chimiques différentes sont concernées (plus de 110 000 molécules sont recensées par la réglementation européenne), qu’elles soient organiques ou minérales, biodégradables ou non tels les plastifiants, détergents, métaux, hydrocarbures, pesticides, cosmétiques ou encore les médicaments. Il s’agit aussi d’un problème financier : le coût de la pollution des eaux par les micropolluants reste très important. A titre d’exemple, le coût d’élimination d’un kilogramme de pesticides dans l’eau en vue de produire de l’eau potable est estimé entre 60 000 et 200 000 euros. Le coût du traitement curatif au mètre cube d’eau est par ailleurs 2,5 fois plus important que le coût du traitement préventif selon la Cour des comptes.
Les finalités de ce vaste plan
Il a pour but de protéger à la fois les eaux de surface continentales et littorales, les eaux souterraines, les organismes vivants, les sédiments et les eaux destinées à la consommation humaine, afin de répondre aux objectifs de bon état des eaux fixés par la directive cadre sur l’eau (DCE) et participe également à ceux de la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) en limitant l’apport de polluants via les cours d’eau du milieu marin. Ce plan national micropolluants vise deux objectifs principaux :
- limiter les émissions et rejets de micropolluants provenant des différentes sources identifiées (notamment les établissements de soin et les activités agricoles dont l'élevage) et sensibiliser le plus grand nombre au risque de pollution des eaux ;
- consolider les connaissances pour adapter la lutte contre la pollution des eaux et préserver la biodiversité.
Mieux connaître pour mieux agir
Sur ce second volet, l’objectif est de réduire les émissions de polluants et préserver ainsi la qualité des eaux et la biodiversité. En particulier une action numérotée 31 vise à : « travailler sur la disponibilité et le partage de données permettant de connaître le danger et l'exposition pour les résidus de médicaments humains et vétérinaires dans les eaux ». En effet, aucune base de données fiable n'existe à ce jour sur les propriétés physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques des médicaments. Une centralisation de ces données doit permettre de prioriser de manière plus efficace les molécules quant à leur risque de se retrouver dans les eaux ou à dépasser des seuils.
En savoir plus.

n°99

14 Sept 2016

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