ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°663 -

Geneviève Fioraso plébiscite les pôles universitaires des villes moyennes


Geneviève Fioraso était en déplacement le 16 septembre dernier à Albi sur le centre universitaire Jean-François Champollion, puis à Brive-la-Gaillarde pour inaugurer les nouveaux bâtiments du Campus universitaire. La ministre a rappelé que la réforme et la modernisation du système d’enseignement supérieur qu’elle a engagées visaient à renforcer les réseaux de la connaissance et des formations supérieures, et à conforter durablement leur rôle dans la compétition internationale qui se joue dans une économie de la connaissance mondialisée. Elle a aussi vanté les vertus des pôles universitaires des villes moyennes qu’elle a qualifiés de têtes de réseau.
Une trentaine de regroupements académiques ou inter-académiques
« Notre système d'enseignement supérieur et de recherche ne peut pas se résumer et ne se résumera pas à une dizaine de grandes universités, les "champions" de la compétition universitaire internationale, comme le préconisaient nos prédécesseurs» a souligné Geneviève Fioraso. Conformément à la loi du 22 juillet 2013, le système d'enseignement supérieur et de recherche se réorganise en une trentaine de regroupements académiques ou inter-académiques « capables à la fois d'affronter la compétition internationale, de soutenir et de dynamiser le maillage de leur territoire, et de contribuer aux écosystèmes de l'innovation ».
Pour la compétitivité et le rayonnement international de la France, le Gouvernement veut des universités qui soient toutes performantes, chacune à sa manière « et qui offrent des formations de proximité d'un très bon niveau de qualité pour tous nos jeunes » a insisté la ministre avant d’ajouter « dans cette perspective, le rôle des pôles universitaires implantés dans les villes moyennes sera essentiel dans le futur paysage de l'enseignement supérieur et de la recherche, tel qu'il est dessiné dans la loi du 22 juillet. Il l'est déjà dans les faits ».
Démocratisation, réussite et insertion
Sites de 19 universités mères, les villes moyennes accueillent également 126 pôles dits de proximité, c'est-à-dire sur d'autres sites que le site central de l'université. Ces pôles universitaires des villes moyennes, qui rassemblent 20% de la population étudiante, « deviennent aujourd'hui de véritables têtes de réseau pour les établissements de formation, les centres de recherche et de valorisation, les entreprises et les collectivités ».
Un maillage territorial qui, dans la plupart des cas, est d’ores-et-déjà fondé sur des schémas locaux et régionaux de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Ce que Geneviève Fioraso encourage vivement au titre que ces schémas permettent à tous les acteurs du territoire de s'approprier le développement des formations supérieures, et d'en tirer tous les avantages en matière de développement économique.
« Grâce à une refondation des projets de site, grâce à une nouvelle gouvernance, l'existence de ces pôles universitaires de proximité prend une toute autre dimension. 20% des étudiants, 126 sites et des centaines de formations diplômantes : c'est la première université de France ! »
La plupart des pôles universitaires se sont construits dans les villes moyennes il y a quinze ou vingt ans sur le principe du développement de l’offre universitaire de proximité et sur celui de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. Et la ministre de reconnaître « toutes les études montrent que la plupart des étudiants qui suivent un cursus au sein de ces pôles de proximité n'auraient pas fait d'études supérieures s'ils avaient dû s'éloigner de leur famille. Ce sont aussi des formations universitaires qui garantissent un meilleur niveau de réussite et d'insertion professionnelle à leurs étudiants ».
Les villes moyennes et leurs sites de proximité ont permis de renforcer l'ancrage des formations supérieures et de la recherche dans l'écosystème local, dynamisant les échanges entre les acteurs qui produisent les innovations sociales, culturelles et économiques de demain. Ces villes et leurs sites universitaires de proximité participent à l’élévation du niveau de qualification des français et sont aussi le gage d’une meilleure insertion professionnelle.
Sans rien sacrifier de leurs objectifs de démocratisation, Geneviève Fioraso estime que les pôles de proximité ont à relever un nouveau défi : « celui de la qualification des territoires, du développement économique par l'innovation, et donc de la spécialisation thématique ».

 

La mise en réseau, gage d’efficience et d’anticipation
Le site universitaire de Brive a refondé globalement son projet pour s’engager dans la voie de l’excellence : une offre de formations étoffée ; une équipe de recherche très performante (membre de l'UMR "XLim" et d'un Labex)qui renforce l’attractivité du site et sa réactivité ; le choix de la mise en réseau. Cette stratégie de mise en réseau, avec les collectivités locales, les entreprises, et aussi avec le site universitaire voisin de Tulle, est un atout fort permettant de mieux anticiper et de se projeter dans l’avenir.
Tout en regroupant sur un site unique l’ensemble des formations, le nouveau campus de Brive permet de mutualiser les fonctions supports, les tâches d'intérêt général, et les locaux d'enseignement et de documentation. Le campus devient ainsi une tête de réseau, un réservoir de projets d'avenir, en réponse aux grands défis que la société devra relever, et ce sur les trois dimensions de l'activité universitaire : la recherche, la formation et le transfert, telles qu'elles sont définies dans la loi pour l'enseignement supérieur et la recherche du 22 juillet 2013.
Brive n’a cependant pas attendu la loi pour multiplier, depuis de nombreuses années, les relations avec les entreprises : conventions de recherche, de création de start-up, convention avec le Centre de valorisation des agro-ressources, conventions pour les stages et l'insertion professionnelle. Sans oublier la création, en lien étroit avec les milieux socio-économiques, de six licences professionnelles dont quatre sont en alternance dans les entreprises, dont l'une, la dernière créée, est intégralement en alternance. Aujourd'hui, 40% en moyenne des effectifs annuels des licences professionnelles du site sont en alternance. La stratégie de Brive, qui s’est recentrée sur quatre thématiques de développement par l’innovation, se traduit par la créationd’emplois nouveaux en même temps qu'elle prépare des jeunes à occuper ces emplois.
Définir le rôle des pôles de proximité
La loi du 22 juillet relative à l'enseignement supérieur et à la recherche propose trois types de regroupements (fusions, communautés, associations) combinables entre eux et adaptables à chaque situation locale, fédérale ou confédérale. Elle prévoit des contrats de site qui seront fondés sur des schémas régionaux et locaux d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation. Ces contrats de site seront établis en partenariat avec les collectivités, en premier lieu les Régions. Enfin, la loi prévoit pour chaque regroupement universitaire, un document unique qui coordonnera et rassemblera tous les contrats et conventions pluriannuels qu'il aura passés avec l'État et chacune des collectivités territoriales.
Pour que ces regroupements soient durables, avec davantage de mutualisation et d'intégration, il faut dès le début prévoir une gouvernance territoriale de l'enseignement supérieur et de la recherche qui soit adaptable à la situation locale et à son évolution, respectueuse de la diversité des identités et des besoins sur l'ensemble du territoire. Cette gouvernance reposera principalement sur le principe de subsidiarité entre l'université et ses composantes disciplinaires, mais aussi entre le site central de l'université et les sites distants. « La subsidiarité et la gestion de proximité qui en découle sont des dimensions essentielles de l'autonomie » a souligné la ministre. Une autonomie dont l’objectif principal est de rapprocher les lieux de décision des acteurs et des usagers : elle doit donc s'appliquer aussi bien pour les établissements à l'égard de l'Etat, que pour les composantes et les sites distants à l'égard de l'Université. « Les villes universitaires de taille moyenne et leurs pôles universitaires, soutenus par les communautés d'universités et établissements, disposent donc désormais des conditions législatives et politiques, ainsi que des leviers et des méthodes pour construire leur avenir » estime Geneviève Fioraso, avant de conclure : « la diversité et la richesse exceptionnelles des écosystèmes territoriaux et universitaires de notre pays est une chance. L'État et les collectivités auront dans deux ans, quand la mise en œuvre de la loi sera achevée, un interlocuteur universitaire principal unique dans chaque académie ou inter-académie. Mais cet interlocuteur principal, l'établissement de regroupement, sera le centre d'un réseau, dont chaque maillon sera essentiel ».

Campus universitaire de Brive-la-Gaillarde : http://www.brive.unilim.fr/

n°663

18 Sept 2013

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