Gérald Darmanin, actuel Garde des Sceaux, a présenté hier soir devant un parterre d’élus locaux - avec un grand nombre de maires de Villes de France présents* - son plan pour sortir la France du narcotrafic.
Face à une menace grandissante qui touche tous les territoires - y compris les villes moyennes devenues zones de chalandise pour les réseaux structurés - le combat mené contre la criminalité organisée doit désormais changer d’échelle.
Le ministre de la Justice s’est ainsi engagé à bâtir contre la criminalité organisée un appareil d’investigation, de répression et de détention (pour les détenus particulièrement signalés) beaucoup plus puissant qu’aujourd’hui, sans attendre l’intervention du Parlement qui, le moment venu, apportera des compléments utiles, en particulier dans le domaine de la procédure pénale.
S’appuyant en grande partie sur la proposition de loi visant à « sortir la France du piège du narcotrafic » actuellement examinée au Sénat, le plan du ministère de la Justice comprend une série de mesures immédiatement applicables, et d’autres qui le seront après l’intervention du Parlement, afin de répondre à l’urgence de la situation.
Création d’un parquet national dédié
Parmi les mesures les plus emblématiques, on retiendra la création prochaine d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), avec l’ambition d’en faire une structure de référence pour la lutte contre le narcotrafic.
Institué par voie réglementaire, le Pnaco s’appuierait sur des services d’enquête renforcés animé par la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) aux côtés notamment des offices centraux comme l’Ofast, dédié aux stupéfiants. Cette structure a pour ambition de constituer le « bras armé » de la lutte contre la criminalité organisée, avec les services de quatre ministères (Intérieur, Justice, Economie et Armées). Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a indiqué espérer permettre au Pnaco - constitué sur le modèle des parquets financier (PNF) et antiterroriste (Pnat) - d’être opérationnel dès janvier 2026.
Parmi les autres mesures débattues devant le Parlement et qui concernent ce plan, figurent également la lutte contre le blanchiment, le développement du gel et de la saisie des avoirs criminels, la fermeture administrative des commerces associés à un trafic, la consolidation du statut de repenti et le rattrapage du retard numérique en matière d’investigations.
Maires de Villes de France présents : Florian Bercault, Maire de Laval - Frédérique Macarez, Maire de Saint-Quentin - David Marti, Maire de Le Creusot - Nicolas Méary, Maire de Brétigny-sur-Orge - Louis Nègre, Maire de Cagnes-sur-Mer - Joaquim Pueyo, Maire d’Alençon - Brice Rabaste, Maire de Chelles – Denis Thuriot, Maire de Nevers