Un mois après un discours aux préfets axé sur la sécurité, le Président de la République, s’est adressé ce jeudi 19 octobre à l’ensemble des représentants des forces de sécurité intérieures (directeurs départementaux de la sécurité publique, commandants de groupement de gendarmerie, préfets, cadres du ministère de l’Intérieur), pour détailler la politique qu’il entend mener sur ce sujet. Outre la lutte contre le terrorisme, le renforcement des contraintes en matière d’immigration et d’asile, emmanuel Macron vient d’annoncer le lancement de la police de sécurité du quotidien (PSQ).
Il s’agit ainsi de préparer la sortie prochaine de l’état d’urgence, qui va être accompagné de l’entrée en vigueur de la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (dont une saisine du Conseil Constitutionnel est peu probable), ainsi que le futur projet de loi consacré à l’immigration et à l’asile.
S’agissant de la police de sécurité du quotidien - qui est un engagement de campagne du candidat - Emmanuel Macron a insisté pour dire qu’il ne s’agissait pas d’un retour de la police de proximité, instaurée sous le Gouvernement Jospin et supprimée depuis.
Cette police de sécurité du quotidien « vise à replacer le service du citoyen au cœur du métier de gendarme et de policier », notamment pour « lutter contre les délits, les nuisances et les incivilités ressenties au quotidien ».
Consultation de chaque agent de police ou gendarme
Au niveau du calendrier, le Président de la République a précisé que le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, lancerait dès cette semaine un large cycle de consultations, complété par un questionnement écrit et ouvert, auprès de chaque fonctionnaire de police, ou militaire de la gendarmerie. À l’issue de ce cycle, le Gouvernement arrêtera en fin d’année une nouvelle doctrine, qui « constituera notre référence en matière de sécurité publique pour les années à venir ».
Expérimentation dans 15 villes
L’instauration de cette PSQ – qui devrait tout d’abord être expérimentée dans une quinzaine de villes début 2018, puis généralisée dans le courant de l’année – devrait être conduite concomitamment avec une évolution de la procédure pénale.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, devra d’ici le 15 janvier prochain proposer des évolutions en la matière, afin de fournir à la future police de sécurité quotidienne « des instruments adaptés à la réalité du terrain », avec par exemple, la forfaitisation de certains délits (remplacement des peines délictuelles encourues, par une simple amende).
Réceptif au malaise qui s’exprime depuis plusieurs mois au sein des forces de l’ordre, Emmanuel Macron, a enfin indiqué que des « moyens humains, matériels et technologiques » supplémentaires seraient mis en œuvre (caméra-piéton par exemple), ainsi qu’un allègement de certaines tâches administratives.