ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°662 -

Francophonie : quel avenir pour la coopération décentralisée ?


A Abidjan en Côte d’Ivoire, une commission de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a débattu du rapport sur « La coopération décentralisée dans l’espace francophone » pendant la session de juillet 2013. Ce document aborde les améliorations à apporter pour mieux faire participer les acteurs de la coopération dans les pays francophones. Le rapport actualise aussi la liste des différents réseaux d’acteurs de la coopération décentralisée francophones, et il aborde le rôle des associations nationales d’élus locaux, dont notamment la Fédération des Villes Moyennes. Il faut aussi noter que l'APF a procédé, lors de cette session, le 12 juillet 2013 à Abidjan à l'élection de sa nouvelle présidente, Andrée Champagne (sénatrice, Canada), et de son nouveau Secrétaire général parlementaire, Pascal Terrasse (député  PS de l’Ardèche, France).
Des faiblesses à surmonter
Le rapport fait un état des lieux finalement assez nuancé sur les coopérations en cours. En dépit de « la volonté réelle des acteurs de la coopération décentralisée dans l’espace francophone de subvenir aux besoins des populations », les deux auteurs du rapport - Martine Bondo, sénatrice du Gabon et Martin Balikwisha Nyonyo, sénateur de la République démocratique du Congo - évoquent certaines faiblesses des dispositifs actuels. En Afrique par exemple, « la faible implication des populations et la collaboration assez limitée avec les services déconcentrés de l’Etat sont une véritable insuffisance dans certains jumelages » expliquent-ils. « Cela découle, sans doute, de l’absence de réelle stratégie d’information, de communication et de sensibilisation sur les enjeux de la coopération décentralisée et ses contributions en termes d’appui au développement. L’inexpérience aussi peut pousser certaines collectivités locales à s’engager dans des actions inefficaces, voire contreproductives ». Pour y remédier, ils proposent une piste à exploiter davantage : « l’évaluation des politiques de coopération décentralisée, qui pourrait aider les acteurs du Sud à y voir plus clair et à réorienter leurs actions (lorsque celles-ci n’ont pas atteint leur but) pour une meilleure coordination et une mise en œuvre cohérente des projets de développement local, comme c’est déjà la tendance avec les partenaires du Nord ».
Financements à rechercher ensemble
Toutefois, le rapport pointe des améliorations constantes : « même si la pratique a encore besoin d’être renforcée, les politiques de coopération décentralisée y sont de plus en plus évaluées, comme toute autre politique publique, notamment selon des critères d’efficacité, d’efficience, de pertinence et de cohérence ». Le financement des projets est également sujet à difficultés : « la recherche de fonds étant effectuée essentiellement par les acteurs du Nord ; ce faisant, cette situation n’est pas de nature à renforcer le dynamisme des acteurs de Sud ». « Il est important pour les collectivités locales africaines de ne pas laisser la recherche des ressources à la seule charge de leurs homologues » ont-ils aussi précisé.
Promouvoir la « coopération Sud-Sud »
Les conclusions du rapport soulignent le rôle des acteurs infra-étatiques, très important « dans le soutien au développement et la consolidation de la démocratie ». De manière plus significative, le rapport plaide pour la « création d’organisations regroupant des collectivités territoriales dans les pays du Sud ». Les auteurs déplorent que la coopération décentralisée reste encore « une abstraction pour bon nombre de populations et d’élus locaux des pays africains ». Il est ainsi « plus que souhaitable de faire connaitre la coopération décentralisée et d’affirmer qu’elle est une politique publique à part entière, mais également de mettre sur pied l’ensemble des dispositifs institutionnels et humains, afin de profiter pleinement des opportunités offertes par ce type de coopération ».  Le rapport estime nécessaire de « développer une coopération décentralisée sous l’angle Sud-Sud et pas seulement suivant un axe Nord-Sud comme on a tendance à le penser ».
En annexe, le document offre un tableau récapitulatif des différentes législations nationales dans les divers pays francophones réalisée par les diverses sections de l’APF de Belgique, du Burkina Faso, du Canada, de Centrafrique, de France, du Canton du Jura, de Macédoine, du Niger, du Québec, de RDC, du Laos, de Roumanie, du Sénégal, de la Suisse, du Tchad, du Canton du Valais et de Vallée d’Aoste.
Pour lire l’intégralité du rapport :

 

n°662

11 Sept 2013

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